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mercredi 6 mai 2015

idée élémentaire

"nous pouvons affirmer que tout système fondé d’événements et d’objets qui dispose d’une complexité de circuits causaux et d’une énergie relationnelle adéquate présente à coup sûr des caractéristiques «mentales». Il compare, c’est-à-dire qu’il est sensible et qu’il répond aux différences (ce qui s’ajoute au fait qu’il est affecté par les causes physiques ordinaires telles que l’impulsion et la force). Un tel système «traitera l’information» et sera inévitablement auto-correcteur, soit dans le sens d’un optimum homéostatique, soit dans celui de la maximisation de certaines variables.
Une unité d’information peut se définir comme une différence qui produit une autre différence. Une telle différence qui se déplace et subit des modifications successives dans un circuit constitue une idée élémentaire."

Bateson Grégory, 1977. Vers une écologie de l’esprit, Tome 1, p.272

lundi 2 avril 2012

épistémologie biologique

«Je vous ai proposé deux des thèmes principaux de ce que j’appellerais une épistémologie biologique.

D’abord, toute vie mentale est reliée au corps physique comme la différence, ou le contraste, est liée au statique et à l’uniforme.

Ensuite, j’ai soutenu que le regard posé sur le monde sous l’angle des choses est une distorsion entretenue par le langage, et qu’une vision correcte du monde doit se fonder sur les relations dynamiques qui contrôlent la croissance. [...]

Peut-être cela suffira-t-il à montrer que si on prenait au sérieux ce que je dis - et je le dis avec beaucoup de sérieux -, cela pourrait provoquer un changement presque total de notre façon de vivre, de la façon de concevoir nos vies, nos relations interpersonnelles et nous-mêmes. [...]

Évidemment, on peut enseigner l’histoire naturelle comme si c’était un sujet mort. Je sais cela, mais je crois aussi que la monstrueuse pathologie atomiste que l’on rencontre aux nivaux individuel, familial, national et international - la pathologie du mode de pensée erroné dans lequel nous vivons tous - ne pourra être corrigée, en fin de compte, que par l’extraordinaire découverte des relations qui font la beauté de la nature.»

Bateson Gregory, 1998. Une Unité sacrée - Quelques pas de plus vers une écologie de l’esprit, Seuil.