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mercredi 9 mars 2016

types d'apprentissages et types de choix

les catégories d'apprentissage de Bateson sont présentées par Roustang (2008-Double contrainte et niveaux d'apprentissage)


1/apprentissage essais-erreur au sein d'un système

2/ d'une prison à l'autre, l'illusion du changement, changement de contexte = changement de système

3/ il faut créer le contexte, c'est les contexte en gestation que voient les poètes

Voici ce qu'en dit Bateson (1977-Vers une écologie de l'esprit)

"Mais qu'en est-il du «renforcement» au Niveau III (chez le dauphin comme chez l'homme) ?
Si, comme je l'ai laissé entendre précédemment, l'être vivant est amené au Niveau III par des «contradictions» engendrées au Niveau II, nous pouvons nous attendre à ce que ce soit la résolution de ces contradictions qui constitue le renforcement positif au Niveau III. Cette résolution peut prendre plusieurs formes.
Parvenir au Niveau III peut être dangereux et nombreux sont ceux qui tombent en cours de route. La psychiatrie les désigne souvent par le terme de psychotiques; bon nombre d'entre eux se trouvent incapables d'employer le pronom de la première personne.
Pour d'autres, plus heureux, la résolution des contradictions peut correspondre à l'effondrement d'une bonne partie de ce qu'ils ont appris au Niveau II, révélant une simplicité où la faim conduit immédiatement au manger et le soi identifié n'a plus la charge d'organiser le comportement: ce sont les innocents incorruptibles de ce monde.
A d'autres encore, plus créatifs, la résolution des contradictions révèle un monde où l'identité personnelle se fond avec tous les processus relationnels, en une vaste écologie ou esthétique d'interaction cosmique. Que certains d'entre eux survivent, cela peut paraître plutôt miraculeux; c'est peut-être le fait de se laisser absorber par les petits détails de la vie qui les sauve du flot dévastateur de ce sentiment océanique. Chaque détail de l'univers est perçu comme proposant une vue de l'ensemble. C'est sans doute pour ceux-ci que Blake a écrit son fameux conseil, dans «Augures de l'Innocence»:

Voir le monde dans un grain de sable,
Et un ciel dans une fleur sauvage,
Tenir l'infini dans le creux de ta main,
Et l'éternité dans une heure."

Ces trois niveaux ont inspiré Favereau (1982 - le RCB entre deux paradigmes), repris par Ribaut (1994- Les enjeux identitaires du rayonnement par l'information : le cas du Japon)

"1/L'efficience adaptative vaut pour des décisions réversibles, c'est-à-dire pour des choix dans un domaine de choix qui n'engagent pas l'avenir autrement que par leurs résultats, ces résultats s'appréciant en termes de coûts et de bénéfices. Dans ce contexte, le choix d'un projet relève d'une efficience qui peut être qualifiée d'adaptative, car elle résulte bien d'une meilleure adaptation de l'organisation à son environnement.

2/ L'efficience structurelle vaut pour les décisions irréversibles : il s'agit d'un choix de domaine de choix, en ce sens qu'après la décision, l'ensemble des possibilités est durablement affecté, et ce, indépendamment des résultats. Les critères retenus pour évaluer les coûts et bénéfices deviennent moins aisément quantifiables : ce sont par exemple les critères autour desquels s'établit un consensus pour juger la stratégie de croissance d'une firme ou la trajectoire historique d'une collectivité. L'efficience est qualifiée de structurelle car elle résulte d'une articulation différente entre l'organisation et son environnement. L'organisation prend du poids dans la dynamique d'ensemble de l'environnement. Par exemple, la hausse de la productivité du travail dans les firmes est le détour qu'empruntent les individus pour élever leur niveau de vie.

3/Enfin, l'efficience patrimoniale vaut pour les décisions identitaires. Elle touche de près aux questions d'identité individuelle et /ou collective. Un domaine de domaines de choix est une façon abstraite, mais opératoire, de caractériser l'identité (individuelle ou collective) d'un agent (individu ou collectivité).

Les gains d'efficience recherchés à travers les trois types de décision, résultent de formes d'apprentissage organisationnel différentes :

- un apprentissage par répétition programmable pour les décisions récurrentes où l'identité du décideur n'est en aucune façon affectée.

- un apprentissage par innovations discontinues valable pour les décisions stratégiques où l'identité du décideur est affectée mais pas au point de remettre en cause l'illusion féconde du décideur responsable de la qualité de sa décision.

- un apprentissage par redéfinition de soi valable pour les décisions fondamentales ou fondatrices touchant au lien social, c'est-à-dire à la structure du réseau d'interactions sociales dans lequel s'insère et se juge la décision. Non seulement l'identité du décideur est affectée par la décision, mais la qualité de la décision se mesure à la transformation de cette identité (exemple : l'alcoolique qui veut ne plus être alcoolique, la firme qui veut modifier le style de ses rapports sociaux internes, l'administration qui veut changer la nature de son rôle dans la société)."

les trois types de choix d'après Favereau (Ribaut,1994)

"les projets d'ordre identitaire sont de nouvelles versions du contrat social en miniature. Le type de risque pertinent pour ces projets est le risque de longue période".
" Chaque fois qu'il s'agit sinon d'effacer une frontière entre un système et son environnement (pour créer une entité plus vaste), du moins de traverser, de travailler, de transformer cette frontière pour régénérer inséparablement le système et son environnement, chaque fois qu'il s'agit de reconnaître le lien entre une identité individuelle et une identité collective, il s'agit d'un travail de recomposition d'une communauté dans les trois cas". (FAVEREAU, 1982).

Bateson (1977) dit " la résolution des contradictions révèle un monde où l'identité personnelle se fond avec tous les processus relationnels, en une vaste écologie ou esthétique d'interaction cosmique."

N'est-ce pas cette éthique d'une citoyenneté mondiale ou cosmique qui offre un contexte sur lequel s'appuient celles et ceux qui orientent la destinée humaine ? 

mercredi 6 mai 2015

idée élémentaire

"nous pouvons affirmer que tout système fondé d’événements et d’objets qui dispose d’une complexité de circuits causaux et d’une énergie relationnelle adéquate présente à coup sûr des caractéristiques «mentales». Il compare, c’est-à-dire qu’il est sensible et qu’il répond aux différences (ce qui s’ajoute au fait qu’il est affecté par les causes physiques ordinaires telles que l’impulsion et la force). Un tel système «traitera l’information» et sera inévitablement auto-correcteur, soit dans le sens d’un optimum homéostatique, soit dans celui de la maximisation de certaines variables.
Une unité d’information peut se définir comme une différence qui produit une autre différence. Une telle différence qui se déplace et subit des modifications successives dans un circuit constitue une idée élémentaire."

Bateson Grégory, 1977. Vers une écologie de l’esprit, Tome 1, p.272

jeudi 30 avril 2015

liens de complexité à complexité

Hair String skirt - © Judy Watson Napangardi

"Grégory croyait que l’art, comme la religion, représente un domaine de l’expérience qui privilégie les modes de pensée créaturaux. Une œuvre d’art est le résultat d’un processus mental comme une conque, un crabe ou un corps humain. [...] Chaque œuvre d’art dépend d’un ensemble complexe de relations intérieures et peut être considérée comme l’un des nombreux exemples permettant de comprendre les ’structures qui relient’ et la nature de la ’Creatura’. "

Bateson, La peur des anges, p.267

mercredi 21 mars 2012

ways of knowing

"Bateson acknowledged that every individual and every cultural, religious and scientific system has particular habits governing knowledge creation. However, he contended that most ways of knowing confuse “information,” or descriptions of reality, with reality itself. Local knowledge systems usually assume that the way they receive information about reality is immanent in the nature of that which is being described (Bateson 1987:21). To Bateson, this confusion is the equivalent of believing that the “name is the thing named.” We can never “know” all there is to know about an individual “thing,” but we can know something about the relations between things.

If we accept the primacy of relationships over facts, then metaphor, not classification, is the logic upon which the biological world is built. The logic of metaphor identifies and connects all living processes classifying the world. Language is, of course, unavoidably structured by the discontinuous nature of description or “naming.” One of the first steps to “new” ways of thinking about nature is to look at the limitations of any act of description (Bateson and Bateson 1987:144)."

Anne E. Kendrick 2003. Caribou Co‐management & Cross-Cultural Knowledge Sharing, Thesis

mercredi 9 juin 2010

The heart

These algorithms of the heart, or, as they say, of the unconscious, are, however, coded and organized in a manner totally different from the algorithms of language. And since a great deal of conscious thought is structured in terms of the logics of language, the algorithms of the unconscious are doubly inaccessible. It is not only that the conscious mind has poor access to this material, but also the fact that when such access is achieved, e.g., in dreams, art, poetry, religion, intoxication, and the like, there is still a formidable problem of translation.

Gregory Bateson, Steps to an ecology of mind.

Mental process 2

When this recognition of difference was put together with the clear understanding that Creatura was organized into circular trains of causation, like those that had been described by cybernetics, and that it was organized in multiple levels of logical typing, I had a series of ideas all working together to enable me to think systematically about mental process as differentiated from simple physical or mechanistic sequences, without thinking in terms of two separate "substances." My book Mind and Nature: A Necessary Unity combined these ideas with the recognition that mental process and biological evolution are necessarily alike in these Creatural characteristics.


Gregory Bateson, Angels Fear

Impacts and differences

Jung’s book [Seven Sermons to the Dead ] insisted upon the contrast between Pleroma, the crudely physical domain governed only by forces and impacts, and Creatura, the domain governed by distinctions and differences. It became abundantly clear that the two sets of concepts match and that there could be no maps in Pleroma, but only in Creatura. That which gets from territory to map is news of difference, and at that point I recognized that news of difference was a synonym for information.


Gregory Bateson, Angels Fear

Bad premises

I think that Descartes’ first epistemological steps – the separation of "mind" from "matter" and the cogito – established bad premises, perhaps ultimately lethal premises, for Epistemology, and I believe that Jung’s statement of connection between Pleroma and Creatura is a much healthier first step. Jung’s epistemology starts from comparison of difference – not from matter.

Gregory Bateson, Angels Fear

Poetry



One reason why poetry is important for finding out about the world is because in poetry a set of relationships get mapped onto a level of diversity in us that we don’t ordinarily have access to. We bring it out in poetry. We can give to each other in poetry the access to a set of relationships in the other person and in the world that we’re not usually conscious of in ourselves. So we need poetry as knowledge about the world and about ourselves, because of this mapping from complexity to complexity.

Gregory Bateson, Our Own Metaphor

mardi 8 juin 2010

Mind

1. A mind is an aggregate of interacting parts or components.

2. The interaction between parts of mind is triggered by difference.

3. Mental process requires collateral energy.

4. Mental process requires circular (or more complex) chains of determination.

5. In mental process, the effects of difference are to be regarded as transforms (i.e. coded versions) of events which preceded them.

6. The description and classification of these processes of transformation disclose a hierarchy of logical types immanent in the phenomena.

7. In the mind, the information is unevenly distributed.


Gregory Bateson & Mary Catherine Bateson, Angels Fear

Mental Process

In fact, wherever information – or comparison – is of the essence of our explanation, there, for me, is mental process. Information can be defined as a difference that makes a difference. A sensory end organ is a comparator, a device which responds to difference. Of course, the sensory end organ is material, but it is this responsiveness to difference that we shall use to distinguish its functioning as "mental." Similarly, the ink on this page is material, but the ink is not my thought. Even at the most elementary level, the ink is not signal or message. The difference between paper and ink is the signal.

Gregory Bateson & Mary Catherine Bateson, Angels Fear