Flèches tranchantes ou bitroncatures ?
Par Gregor Marchand le samedi 19 juillet 2008, 16:34 - Industrie lithique - Lien permanent
Directeur de recherche CNRS / Université de Rennes 1. Archéologue et Préhistorien, spécialiste des industries lithiques du Paléolithique final, du Mésolithique et du Néolithique sur la façade atlantique de l’Europe, avec des terrains en France et au Portugal.
Par Gregor Marchand le samedi 19 juillet 2008, 16:34 - Industrie lithique - Lien permanent
La modification du support par retouches fonde les typologies actuelles. Au sein du groupe des armatures, la classe des bitroncatures symétriques à retouches abruptes regroupe plusieurs types : le trapèze symétrique, l’armature trapézoïdale symétrique et l’armature triangulaire symétrique.
De ce fait, les triangles isocèles minces, les triangles isocèles larges ou équilatéraux et les flèches tranchantes triangulaires sont des sous-types des armatures triangulaires symétriques, même s’ils furent réalisés à des périodes différentes. Dans le cas de deux troncatures non-sécantes, l’évolution de la recherche nous place devant un blocage qu’il convient désormais de dépasser. En effet, les assemblages de la charnière Néolithique ancien – Néolithique moyen, comme
A Kerliézoc comme à Beg-er-Vil, l’analyse achoppe aussi sur cette fausse dichotomie, héritée de l’histoire des recherches. Certes, on constate que les flèches tranchantes trapézoïdales du Néolithique moyen mesurent plus de15 mm de large et plus de
Nous proposons d’abandonner le terme de flèche tranchante pour décrire les armatures du Néolithique, au profit du terme de bitroncature symétrique, avec des sous-types triangulaires et trapézoïdaux selon que les troncatures sont jointives ou non. Si toutes les flèches tranchantes du néolithique sont des bitroncatures, l’inverse n’est pas forcément vrai. Par ailleurs, la démonstration d’un usage en flèche tranchante peut être apportée pour une bonne part des bitroncatures symétriques du Téviecien et du Retzien, grâce aux traces d’impact en pseudo-coup de burin le long des troncatures.
Cette mise au point ne part pas d’un accès de prudence, puisqu’il semble bien que la plupart des bitroncatures symétriques sont des flèches tranchantes, du 6 ème au 4 ème millénaire avant J.-C.. Elle vise surtout à gommer la division artificielle entre ces armatures mésolithiques et néolithiques.