Le
32ème colloque interrégional sur le Néolithique se tiendra au Palais
des congrès du Mans les 24 et 25 novembre 2017.
La première journée sera
consacrée aux communications thématiques ainsi qu’à la présentation des
posters.
La seconde rassemblera les communications d’actualités.
Le
thème retenu pour le 32e colloque interrégional sur le Néolithique est « Statut des objets, des lieux et des Hommes
au Néolithique ». Le terme de statut s’entend au sens large, renvoyant
à des aspects tant techniques qu’économiques, sociologiques, culturels ou
symboliques des faits observés et étudiés par l’archéologie. Son usage impose
de chercher des logiques relationnelles, première étape vers une reconstitution
de réseaux, voire de systèmes cette fois plus dynamiques, et cela dans des
sphères symboliques, économiques ou techniques. Cette ambition passe par
l’élaboration claire des paramètres reconnus comme pertinents par
l’archéologue. Quels sont les critères de différenciation que l’on peut
percevoir au sein des différentes réalités préhistoriques ? Et à quelles
réalités du passé nous renvoient-ils ?
Dans
une perspective fonctionnelle ou paléo-économique, de nombreux travaux
entendent reconstituer l’organisation des terroirs néolithiques, à partir des
données issues d’habitats, d’aires funéraires ou d’ateliers spécialisés (sites
d’extraction de matériaux, de production d’objets, de stabulation…). La
multiplication des découvertes archéologiques récentes, qui renseignent parfois
de manière poussée sur l’organisation de certains espaces, ainsi que la variété
des études spécialisées menées sur les habitats, les objets ou les restes humains
rendent possibles de telles approches qui visent à identifier les liens et les
oppositions, bref à proposer une structuration. Comment ont été définies les
différentes entités qui composent ces hypothétiques réseaux ? Quels sont les
critères les plus pertinents pour assigner une fonction à un habitat ou à une
zone particulière de cet habitat ?
Le
statut des objets eux-mêmes a fait l’objet de nombreux travaux récents, qu’il
s’agisse des lames de hache, des poteries ou des bracelets. Ils sont fondés sur
le postulat d’une « valeur » ou d’un « potentiel » conférés
par la société, qui a incité à leur transfert dans l’espace. C’est le statut de
l’objet qui assure, en quelque sorte, sa dissémination et de ce fait son
identification comme un fossile-directeur commode pour le préhistorien. Mais ce
qui est rare est-il précieux ?
On
peut aussi tenter d’entrer dans ce système de valeurs par la valorisation
sociale des hommes et femmes. La disposition de l’objet dans une sépulture ou
parfois sa rareté au sein des assemblages sont présumées traduire une certaine
position dans un système de valeur du Néolithique. Cela suffit-il à dénoter un
statut particulier pour cet individu ? Comment l’archéologue peut-il
contrecarrer les effets de l’anthropocentrisme, de son bagage idéologique et de
ses propres valeurs ?
Cette
thématique large est donc destinée à croiser différentes approches, de l’étude
monographique d’un site aux perspectives synthétiques, en passant par des
études analytiques ciblées. De tels travaux peuvent se déployer dans l’espace,
lorsqu’il s’agit de structurer des données dans une même phase chronologique,
ou bien dans le temps, quand il faudra saisir les raisons du changement
morphologique d’un outil. En regardant vers le statut des lieux, des objets ou
des êtres humains, il s’agit finalement d’interroger les outils
d’interprétation des données de l’archéologie, notre boîte à outil conceptuelle
et notamment la manière dont on accorde du sens à la matière. Il revient aux
archéologues qui classent et étiquettent leurs trouvailles suivant certaines
hiérarchies de réfléchir, tout le long de leurs analyses, à la part
d’ethnocentrisme qu’ils y injectent.
Les
propositions de communication ou de poster sont à envoyer avant le 30 mai 2017.
Contacts :
Nicolas
Fromont : nicolas.fromont at inrap.fr
Grégor
Marchand : gregor.marchand at univ-rennes1.fr