Le Retzien
Par Gregor Marchand le mardi 5 février 2008, 08:48 - Définitions - Lien permanent
Directeur de recherche CNRS / Université de Rennes 1. Archéologue et Préhistorien, spécialiste des industries lithiques du Paléolithique final, du Mésolithique et du Néolithique sur la façade atlantique de l’Europe, avec des terrains en France et au Portugal.
Par Gregor Marchand le mardi 5 février 2008, 08:48 - Définitions - Lien permanent
Ce groupe préhistorique, défini au milieu des années 70 par Roger Joussaume, Jean-Georges Rozoy et Michel Tessier, s’étend sur
Cette entité technique est désormais connu sur une quarantaine de stations. Grâce aux travaux de Michel Tessier, les sites de l’embouchure de
Les matières premières utilisées dans la fabrication des outils lithiques sont toujours d’origine locale, silex roulés d’estrans pour les stations littorales, phtanites et quartzites de Montbert à l’intérieur. Ces derniers parviennent sous forme de rares produits finis en Pays-de-Retz, à
Sur les sites de l’embouchure de
Les armatures, fabriquées en priorité à partir des lamelles de plein débitage, déclinent une large gamme de types. A côté des armatures à retouches abruptes armoricaines (trapèzes symétriques et asymétriques, triangles scalènes), il existe de nombreuses pièces à retouches rasantes (armatures du Châtelet et à éperon, trapèzes de
Par le nombre de types d’armature que l’on y trouve au Mésolithique final, le Centre-Ouest s’oppose nettement à la péninsule armoricaine. La notion « fourre-tout » et souvent vide de sens de région carrefour trouve là peut-être enfin une illustration : il y a entre Loire et Marais Poitevin, une ébullition, une multitude de contacts dans toutes les directions, dont la médiocrité des milieux sédimentaires explorés ne restitue que très imparfaitement l’ordonnance et l’évolution. La situation en Bretagne prend alors des allures d’uniformité. Si l’on mène cette réflexion plus avant, la multiplicité des types d’armatures en Centre-Ouest traduit une stimulation et une affirmation des marqueurs identitaires, tant à l’intérieur du groupe qu’à l’extérieur. Peut-on y voir la marque de sociétés plus guerrières ou plus chasseresses ? De fait, entre Mésolithique récent et Mésolithique final, cette augmentation des types de flèches (du Gildasien au Retzien) est toujours très nette. Il est possible que ce bouillonnement soit lié à la néolithisation, de manière indirecte, si l’on accepte par exemple de lier dans un même mouvement l’affirmation identitaire et la réaction au changement, ou encore, pourquoi pas, si la progression de groupes orientaux et/ou méridionaux avait repoussé divers groupes mésolithiques vers l’Ouest.