DUPONT C., Tresset A., Desse-Berset N., Gruet Y., Marchand G., Schulting R., 2009 –Harvesting the seashores in the Late Mesolithic of north-western Europe. A view from Brittany? Journal of World Prehistory, 12.  online


Résumé

 

Les dépôts coquilliers bretons sont les plus anciens témoins des modes de vie mésolithiques de la façade atlantique de la France. Cette observation est en partie liée aux différents phénomènes qui accompagnent la transgression marine holocène et qui ont détruit ou masqué les habitats antérieurs. Cependant, la dépendance des hommes du Mésolithique final vis-à-vis de la mer semble être une conséquence d’un système d’exploitation fondé sur le long terme. La signature isotopique en Carbone et Azote des ossements humains reflète une alimentation basée sur les ressources marines tandis que les composants archéozoologiques des dépôts coquilliers témoignent d’une richesse spécifique importante des ressources marines consommées. La reconstitution paléoenvironnementale suggère que l’ensemble des ressources exploitées pouvaient être accessibles dans le voisinage immédiat des sites archéologiques. Les saisons d’accès potentiel aux ressources alimentaires et les moments de leur collecte et capture, en association avec les données des isotopes stables et de l’industrie lithique, sont en adéquation avec une mobilité retreinte de ces populations et ce, dans un territoire relativement limité. L’impression d’extrême dépendance de ces populations côtières vis-à-vis de l’estran peut être une des clefs de leur disparition que ce soit par remplacement ou acculturation. En fait, les communautés mésolithiques de Bretagne ont pu se trouver piégées entre la mer dont le niveau augmente et les communautés néolithiques qui arrivent par l’est et le sud.

 

Abstract

 

The shell middens of Brittany provide the last evidence of a Mesolithic way of life along the French Atlantic façade. This is partly a result of Holocene marine transgressions that prevent easy access to earlier coastal settlements. Nevertheless, the dependence on the sea seen in the Late Mesolithic seems to be a consequence of a long-established exploitation system. Stable carbon and nitrogen isotope signatures in human bone reflect a dominance of marine protein, while the zooarchaeological components of shell middens show a high species richness of exploited marine resources. Paleoenvironmental reconstruction suggests that more or less the whole range of resources exploited was accessible in the immediate vicinity of the sites. Seasonal aspects of the utilised and potentially available subsistence resources, along with stable isotope and lithic data, raise the possibility of restricted mobility for these populations, within relatively limited territories. The impression of extreme dependence of these coastal populations on the seashore might have been a key factor in their final disappearance, whether this is viewed as replacement or acculturation. Indeed, the Mesolithic communities of Brittany could have been caught between rising sea-levels and the arrival of Neolithic communities from the east and the south.