Dupont C., 2017 - Coquillages et coquilles au château de Versailles aux XVIIe et XVIIIe siècles : entre repas et rocailles de fontaines, Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles, 26 p., mis en ligne le 23 décembre 2017. URL : https://journals.openedition.org/crcv/14407, DOI : 10.4000/crcv.14407.

Article / Paper


Coquillages aux reflets nacrés sur les fouilles du Théâtre d’eau de Versailles / Shells with pearly reflections identified during the excavation of fountains from Versailles

1. Lobatus gigas (L = 173 mm). 2. Cittarium pica (L = 56 mm). 3. Haliotis tuberculata (L = 71 mm). 4. Potomida littoralis (L = 56 mm). 5. Gastéropode indéterminé (L = 68 mm). 6. Unio tumidus (L = 61 mm). 7. Pinctada margatifera (L = 103 mm). 8. Ostrea edulis (L = 59 mm). 9. Anomia ephippium (L = 42 mm). 10. Pecten maximus (L = 93 mm) DAO/CAD C. Dupont & L. Quesnel

 

Résumé

L’étude des coquilles découvertes lors des fouilles archéologiques de Versailles a permis de mettre en évidence l’arrivée de ces mollusques marins sous deux formes aux XVIIe et XVIIIe siècles : celle de l’animal vivant et celle de la coquille dépourvue de la chair de l’animal. L’analyse des huîtres plates de la Grille royale témoigne de leur acheminement à Versailles vivantes, dans le but d’être consommées. L’observation de leur surface montre que ces coquilles ont sans doute été nettoyées avant d’être transportées. Les faunes incrustées permettent aussi de décrire les caractéristiques des environnements d’où elles proviennent. D’autres coquilles ont, quant à elles, été recherchées pour leur esthétique et non pour leur vertu alimentaire. Elles ont été découvertes au sein des bosquets de la Reine, ancien Labyrinthe, et du Rond vert, redevenu récemment Théâtre d’eau. Leur analyse montre que la nacre était une matière recherchée. Ces coquilles reflètent, de par leur aspect et leurs origines multiples, le prestige des lieux. Elles participent à la mode du rocaillage, une pratique architecturale qui consistait à mélanger des matériaux naturels (pierre, galets, coquilles…).

 

Abstract

 

Studying the shells discovered during the archaeological excavations of Versailles have made it possible to identify two forms of these marine molluscs’ arrival during the seventeenth and eighteenth centuries. The first one is the living animal, while the second is the shell devoid of the animal’s flesh. Analysis of the flat oysters of the Gate of Honour testifies to their arriving in Versailles alive, in order to be consumed. Examination of their surfaces show that the shells were most likely cleaned before being transported to Versailles. The encrusted fauna also enables the description of the environmental characteristics of their point of origin. Other shells, for their part, were sought for their aesthetics and not for their nutritional virtues. They were discovered in the current Queen’s Grove and the Green Ring Grove. Analysis of them shows that mother-of-pearl was a material much in demand. Thanks to their appearance and their multiple origins, these shells reflect the prestige of the site. They were integral to the fashion for rockery, an architectural practice mixing natural materials (stone, pebbles, shells...).