Parler des hommes et des femmes qui ont fréquenté notre littoral par le
passé, tel est l’objectif d’un archéomalacologue. Son matériel d’étude :
la coquille découverte sur les sites archéologiques. Les plus anciens
témoignages de la consommation de mollusques marins datent d’il y a 8
000 ans sur la côte atlantique française. Faut-il en conclure que
l’Homme ne mangeait pas de coquillages avant cette période ?
Certainement pas, d’autres sites plus anciens existent peut-être sous la
mer ou sous les dunes.
Nous nous immergerons peu à peu dans
l’enquête archéologique. Du terrain de fouille au laboratoire, nous
verrons comment les observations faites sur les coquilles permettent au
chercheur de savoir si elles ont été ramassées échouées mortes sur la
plage ou collectées vivantes à marée basse. Quelles activités se cachent
derrière les centaines d’espèces de mollusques marins identifiés sur
les sites archéologiques ? Si certaines d’entre elles sont toujours
d’actualité, d’autres ont été oubliées de notre patrimoine, telle
l’extraction de colorant pourpre.
L’enquête nous permet alors de
voir des hommes et des femmes lutter contre la marée pour ramasser le
temps de la marée des milliers de coquillages qu’ils vont ensuite
sacrifiés un à un pour obtenir du colorant. Nous verrons également que
le concept « On ne mélange pas les torchons et les serviettes » peut
s’appliquer dès la Préhistoire aux coquillages. Ainsi, au fil de la
chronologie quelques exemplaires dûment choisis permettront à l’Homme
d’en faire les symboles d’un monde fantasmé.
Les coquillages au fil de la chronologie (façade atlantique européenne)
mardi 6 juin 2017
Quand les coquillages murmurent à l’oreille de l’archéologue
Par Catherine Dupont le mardi 6 juin 2017, 11:51