Nous avons développé un code de calcul organisé
autour de la structure de programmes MODULEF
pour
résoudre le problème de magnétostatique suivant: calculer
le champ magnétique induit par un objet métallique, constitué
d'un matériau paramagnétique, soumis à une induction
magnétique uniforme .
Cette application nécessite le logiciel
d'éléments finis MODULEF pour fonctionner. MODULEF
peut être obtenu gratuitement auprès de L'INRIA Rocquencourt
à l'adresse http://www-rocq.inria.fr/modulef/
Si désigne le domaine de occupé par l'objet, le problème s'écrit en termes d'équations aux dérivées partielles: trouver et vérifiant
(1) |
avec pour condition à l'infini
(2) |
Les champs et sont liés au vecteur aimantation par la relation . Pour un milieu paramagnétique, et sont liés par une loi de comportement linéaire. Nous supposons ici que le milieu est uniformément aimanté avec une aimantation donnée par
(3) |
où la constante
est la susceptibilité magnétique du matériau.
Nous avons établi et étudié une méthode
de calcul de l'induction magnétique secondaire (ou de réaction) spécifique
à ce problème. La nécessité d'écrire
un code de calcul bien adaptée à ce problème plutôt
que d'utiliser des codes plus généraux de calcul en électromagnétisme
nous est apparu lors de l'étude des artefacts de susceptibilité
magnétique en Imagerie par Résonnace Magnétique (IRM).
Dans ce cas précis, l'objet
est un implant médical métallique et l'induction magnétique
est celle engendrée par l'aimant de l'imageur et utilisée
pour obtenir l'image IRM. Si l'on souhaite simuler numériquement
les artefacts de susceptibilité magnétique, il faut être
en mesure de calculer de manière rapide et précise le champ
induit sur un maillage très fin autour de l'implant. De plus, les
résultats de ce calcul doivent être facilement utilisables
par le code de reconstruction de l'artefact.
La méthode de calcul de l'induction magnétique est basée sur une formule de représentation intégrale. À partir des résultats classique de la théorie du potentiel, nous montrons, voir [Balac97], que l'induction magnétique secondaire solution du problème (1) s'écrit,
(4) |
où . Dans la situation qui nous intéresse l'aimantation est constante et connue. Le calcul de l'induction magnétique secondaire se ramène donc au calcul d'une intégrale surfacique.
Lorsque la frontière
du domaine
est formée (ou possède) des faces planes, il est possible
de calculer l'intégrale dans (4)
de manière exacte. Lorsque la surface
possède des portions non planes, un calcul analytique de l'intégrale
sur ces portions n'est plus envisageable. L'idée consiste alors
à effectuer un maillage de la surface
à l'aide de triangles et à approcher
par interpolation d'ordre deux à partir de la triangulation. On
obtient alors une surface approchée
formée de triangles courbes (des morceaux de quadriques). On décompose
l'intégrale sur
en une somme d'intégrales sur chacun des triangles courbes. L'intégrale
sur chaque triangle est calculée en utilisant une formule de quadrature
numérique. Nous avons établi que l'erreur d'approximation
se comporte en O(h4), hdésignant
le pas du maillage de la surface. Lorsque le point P est très
proche de la surface (en pratique si la distance de Pà
est plus petite que )
on est confronté à un comportement quasi-singulier de l'intégrale.
Pour traiter cette singularité numérique nous avons adapté
une méthode utilisée par
K.E.
Atkinson dans son code de résolution d'équations intégrales
de surface
[Atkinson89].
Les deux méthodes de calcul de l'intégrale qui viennent d'être décrite sont utilisées conjointement dans notre code de calcul. Les différentes étapes permettant le calcul de l'induction magnétique sont les suivantes.