La méthode de calcul de cette intégrale consiste à approcher la surface par une surface obtenue par interpolation quadratique par morceaux à partir d'un maillage de la surface . On décompose l'intégrale sur en une somme d'intégrales sur les triangles formant la surface . La normale est approchée par la normale au triangle et l'intégrale est évaluée à l'aide d'une formule de quadrature numérique.
On suppose que est l'image d'un domaine D polygonal fermé de par un -difféomorphisme F, .
Pour chaque domaine D, on introduit une triangulation
de D au sens des triangulations usuelles en
éléments finis,
Remarque: s'il n'existe pas de -difféomorphisme F tel que , il est possible de décomposer la surface en J morceaux pour lesquels est l'image d'un domaine Djpolygonal fermé de par un -difféomorphisme Fj.
On désigne par l'élément générique de la triangulation . Ses sommets sont notés et . Sans restreindre la généralité, on supposera que D est un triangle rectangle isocèle.
On obtient une triangulation de la surface en prenant l'image par F de la triangulation de D. L'image du triangle par l'application F est noté K. On note S1, S2 et S3 ses sommets qui sont définis par .
Soit
le triangle de référence
(10) |
(11) |
Pour approcher la surface on remplace l'application F,
pour chaque triangle , par l'interpolant de Lagrange de
degré 2 sur . L'interpolant vérifie
(14) |
Nous avons
donnée par (10) qui s'écrit
= | |||
= | (15) |
(16) |
Il est en général mal aisé pour une surface
quelconque
d'expliciter l'application mK et de calculer J.
Pour pouvoir calculer
,
nous avons donc recours à l'interpolant
d'ordre 2 de mK donné en (14).
Ceci nous amène à considérer l'approximation suivante de
,
(18) |
(19) |
Il n'est pas possible de calculer l'intégrale dans (18) de manière exacte. Nous utilisons une méthode d'intégration numérique. Nous avons mis en évidence que des difficultés numériques liées à l'utilisation d'une formule de quadrature numérique apparaissaient quand le point x se situait à proximité de la surface . Bien que les intégrales ne soient pas à proprement parler singulières, la précision de l'évaluation numérique se dégrade sérieusement en raison de la grande rapidité des variations de l'intégrant au voisinage de la surface (il se comporte en fonction de la distance à la surface r, comme r-2).
Ce type d'intégrales quasi-singulières se retrouve lors de la mise en uvre des méthodes d'équation intégrale de frontière. Deux approches sont possibles afin de calculer avec précision les intégrales singulières [#!Huang93!#]. La première consiste à utiliser des transformations géométriques (changements de variables) afin d'affaiblir la singularité. La seconde consiste à augmenter le nombre de nuds de quadrature, soit en augmentant l'ordre de la formule de quadrature, soit en divisant le domaine d'intégration. Nous avons adopté cette dernière solution, en raison de la simplicité de sa mise en uvre et de son efficacité. Nous reprenons une méthode introduite par K.E. Atkinson dans [#!Atkinson85b!#], [#!Atkinson89!#]. Cette méthode consiste à distinguer deux types de formules de quadrature en fonction de la distance du point P au triangle sur lequel doit être évaluée l'intégrale.
Pour calculer
- Si
Si , alors
l'intégrant est considéré comme étant
régulier (on veut dire par là que ni l'intégrant,
ni ses dérivées n'ont de fortes variations ou ne
deviennent très grands). Dans ce cas, on utilise la formule de
quadrature à trois points, du second ordre,
- Si , alors l'intégrant
est de type "quasi-singulier"; lorsque le point x est pris
proche d'un triangle , l'intégrant devient très grand
et varie dans de grandes proportions en fonction du point . La méthode d'intégration
doit être à même de prendre en compte ce
comportement quasi-singulier de l'intégrant. Nous avons recours
à la formule de quadrature à sept points, d'ordre 5,
référencée (T2:5-1) dans [#!Stroud71!#] p.
314,
Les valeurs des paramètres Nd et sont fixées de manière empirique.