Tests statistiques usuelsA partir des résultats d'estimation avec la méthode des Moindres Carrés Ordinaires d'un modèle de régression linéaire simple ou multiple on peut effectuer différents tests statistiques. Ils portent sur la valeur des paramètres et sur les propriétés des aléas. L'objectif est de réaliser des tests pour valider les résultats d'un point de vue statistique mais aussi pour analyser les résultats d'un point de vue économique.
Il existe par ailleurs des tests plus spécifiques liés à l'utilisation de l'estimateur des variables instrumentales
Les tests de contraintes sont basés sur la distribution d’une part de l’estimateur des MCO et d’autre part de la variance estimée des aléas. Les tests d'une contrainte sont des tests de Student, en revanche, les tests de plusieurs contraintes sont des tests de Fisher.
Pour tester une contrainte linéaire de la forme r’B=q avec r de dimension (K,1) et q un scalaire on calcule la statistique de Student suivante :
Si la
statistique calculée est plus faible en valeur absolue que la valeur tabulée on
accepte l’hypothèse nulle
Le test de significativité des paramètres du modèle est un cas particulier de ce test.
Pour effectuer un
test de plusieurs contraintes tel que
avec e le vecteur des résidus du modèle estimé sans les contraintes et R2 son coefficient de détermination, et e* le vecteur des résidus du modèle estimé avec les contraintes et R*2 son coefficient de détermination. L'hypothèse nulle est acceptée lorsque la statistique calculée est inférieure à la valeur tabulée. Les tests de modèles emboîtés et de significativité globale de la régression utilisent cette procédure de test. APPLICATIONS
: Le test de chow est le test standard, il propose de tester la stabilité du modèle pour une date fixée, connue à priori. En revanche les tests de stabilité basés sur les résidus récursifs cherchent à détecter la présence d'une date de rupture.
Le test de Chow peut s'écrire sous la forme d'un test de plusieurs
contraintes. On considère une date susceptible d'avoir induit une modification
de l'équation de comportement, on note n0 cette date et on cherche à
tester si les paramètres sont identiques sur l'ensemble de la période 1,..,N ou
si les paramètres sont différents sur les sous- périodes 1,..n0 et n0+1,..N,
autrement dit on effectue le test suivant :
On calcule la statistique de Fisher :
La somme des carrés des résidus e*'e* est déduite de l'estimation de l'équation sur l'ensemble de la période et la somme des carrés des résidus e'e correspond à la somme de la somme des carrés des résidus de l'estimation sur chaque sous période. Si la statistique calculée est inférieure à la valeur tabulée on accepte l’hypothèse de stabilité. La date n0 ne constitue pas une date de rupture, il n’y a pas de changement structurel.
Pour calculer les résidus récursifs on doit estimer le modèle de régression linéaire pour un nombre d'observations r allant de K à N.
Soit er l’erreur de prévision ex-post sur
l’observation yr :
L’espérance de cette erreur est nulle et sa variance est donnée par :
On définit les résidus
récursifs wr
de la manière suivante :
Le test du CUSUM consiste à représenter graphiquement la série cumulée de ces
résidus :
Pour un risque
a=5%, la région de confiance du test du CUSUM est
Le test du CUSUM of Square donne une représentation
graphique de la série suivante :
Pour tester la stabilité on regarde si la série Sr
reste compris entre deux
droites tracées Pour effectuer les tests de contraintes on suppose au préalable que les aléas sont distribués selon une loi normale. Cette hypothèse peut-être testée avec la statistique de Jarque Béra. La procédure est la suivante:
Si l'hypothèse d'homoscédasticité n'est pas satisfaite l'estimateur des MCO n'est pas efficace. Il reste non biaisé mais il n'est plus BLUE, il existe un estimateur plus précis sans biais des paramètres : l'estimateur des Moindres Carrés Pondérés (estimateur des MCG dans le cas de l'hétéroscédasticité). Dans les tests d'homoscédasticité l'hypothèse nulle s'écrit :
On ne rejette pas l'hypothèse nulle si la statistique NRe2 est inférieure à la valeur tabulé d'un c2 à 5 degrés de liberté, le degré de liberté est égal au nombre de paramètres estimés lors de la seconde étape moins un.
On considère ici le problème d' autocorrélation d'ordre 1 des aléas, on cherche à déterminer dans le cas de données temporelles si et=r et-1+ut avec r un coefficient d’autocorrélation compris entre les valeurs -1 et 1 et u un aléa d’espérance nulle, homoscédastique et non autocorrélé (c’est un bruit blanc). Le test usuel dans le cas d’un modèle statique est le test de Durbin Watson, dans le cas d’un modèle dynamique on applique la statistique h de Durbin. Sous l'hypothèse nulle on a r=0 C Le test de Durbin-Watson (cas d'un modèle statique) Le test de Durbin Watson utilise les résidus obtenus avec l’estimation du modèle par les MCO. Sous l’hypothèse nulle les aléas ne sont pas autocorrélés d’ordre 1, sous l’hypothèse alternative il y a autocorrélation positive ou négative. La statistique de Durbin Watson s’écrit de la manière suivante :
cette statistique est très proche du coefficient d’autocorrélation de l’échantillon
On montre que la statistique d est approximativement égale à
2(1- La distribution de la statistique d oscille entre deux distributions dl et du, le règle de décision est la suivante :
0 < d < dl : autocorrélation positive On peut appliquer ce test notamment lorsque le modèle comporte une constante et lorsque les variables explicatives sont non aléatoires. Lorsque les aléas sont autocorrélés (dans un modèle statique) on doit appliquer la méthode des MCG. Mais le coefficient d'autocorrélation étant généralement inconnu on doit utiliser des procédures de correction de l'autocorrélation : Cochrane Orcutt, Hildreth-Lu, Prais-Winter,... C Le test h de Durbin (cas d'un modèle dynamique) Dans le cas d'un modèle dynamique on doit calculer la statistique h de Durbin :
avec N le nombre d’observations, d la statistique de Durbin-Watson et
Si 1. estimer le modèle dynamique avec la méthode des MCO 2. estimer un modèle dont la variable endogène est le vecteur des résidus MCO (e) et les variables explicatives les variables du modèle dynamique (xk k=1,..K et yt-1) et et-1. 3. si le coefficient de la variable et-1 est significativement différent de 0 on peut rejeter l’hypothèse nulle de non autocorrélation. Lorsque l’hypothèse nulle de non autocorrélation est rejetée il faut estimer le modèle avec la méthode de la variable instrumentale.
Ce test s’applique lorsqu’on veut tester si une variable
explicative comporte une erreur de mesure par rapport
à la variable théorique du modèle économique.
où VVI
et VMCO sont les matrices de variance-covariance estimées des
paramètres estimés, d’une part, avec la méthode des MCO
Dans le cas d’un modèle de régression simple, on montre que le test précédent est équivalent à un test de significativité du coefficient de la série des résidus (e) dans le modèle augmenté :
où u est l’aléa de l’équation augmentée.
APPLICATIONS
: Dans
un modèle à plusieurs équations on peut s’interroger sur l’exogénéité d’une
variable explicative notée x* dans une équation.
où VVI
et VDMC sont les matrices de variance-covariance estimées des
paramètres estimés, d’une part, avec la méthode des DMC
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