Cette définition ne garantit pas l'existence d'un tel processus. Il est donc indispensable de construire explicitement un processus qui vérifie les propriétés de continuité et d'indépendance des accroissements exigées par la définition. Une première construction possible est la suivante : on a vu qu'une marche aléatoire partant de 0 est le processus discret et pour , les variables aléatoires étant indépendantes et identiquement distribuées d'espérance 0 et de variance finie .
À l'aide du processus discret on construit le processus continu
Une autre construction possible du mouvement brownien, qui s'apparente à
la description trajectorielle globale pour les marches aléatoires, consiste
à travailler sur l'espace des fonctions réelles
équipé de la tribu engendrée par les cylindres
Par cette méthode d'extension de Kolmogorov, la construction du mouvement
brownien s'achève en vertu du
Ainsi, dans cette construction globale, l'espace joue le rôle de
toutes les trajectoires possibles et imaginables et chaque réalisation du
mouvement brownien n'est que le choix d'une trajectoire particulière.
On peut, en outre, examiner certaines questions naturelles de régularité des
trajectoires typiques du brownien. Pour ce faire on a besoin du résultat
général suivant :
On peut donc montrer le résultat suivant
Il suffit d'utiliser une propriété
élémentaire de variables aléatoires
gaussiennes pour établir que
Dans la suite on appellera mouvement brownien standard une modification presque sûrement continue du mouvement brownien. Le corollaire précédent montre que presque toute trajectoire est continue mais nulle part différentiable. La figure présente une approximation d'une trajectoire typique du mouvement brownien.