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Générateurs uniformes sur
On a vu dans la section précédente que les méthodes actuellement utilisées
pour engendrer des nombres aléatoires sont toutes algorithmiques. Par
conséquent, les suites obtenues sont purement déterministes. Elles doivent se comporter
de manière à vérifier soit tous les théorèmes des probabilités
soit certains d'entre eux ; on parle
alors respectivement de suites pseudo-aléatoires ou quasi-aléatoires.
Toutes les simulations se faisant
sur ordinateur, les nombres que l'on peut représenter exactement ne sont
qu'un sous-ensemble fini des rationnels.
En multipliant ces rationnels par le plus grand dénominateur
qui appraît dans la liste de ses réduits, on obtient un ensemble fini d'entiers.
Sans perte de généralité, on peut donc
se limiter au cas des nombres entiers-machine non-signés
représentables sur une architecture à bits ; on note
EMR() cet ensemble. Par exemple,
pour l'architecture la plus courante à 32 bits, on a
avec
.
Plus généralement, un générateur algorithmique de nombres au hasard sur est
un système dynamique discret , où est un ensemble discret et fini de symboles
arbitraires et une application , couplé à une application de normalisation
qui à chaque symbole associe un nombre dans .
Il faut noter cependant que est un ensemble discret et fini et que
l'application est la partie triviale du générateur ; tout l'aspect aléatoire
est codé dans l'application . Partant d'un symbole initial ,
l'application répétée de produit une suite
avec
, appelée orbite émanant de .
Les valeurs
vont jouer le rôle de variables
aléatoires uniformément distribuées sur .
Or l'ensemble étant fini, toute orbite sera inéluctablement périodique et par conséquent
les valeurs de la suite vont se répéter à partir d'un certain indice
appelé période du générateur.
On récapitule ci-dessous les qualités requises par un bon générateur
algorithmique de suites pseudo-aléatoires telles qu'elles sont
définies par Brent [#!Bre!#] :
- Uniformité. La suite doit passer avec succès les épreuves
d'uniformité de distribution (cf. chapitre ).
La plupart de générateurs utilisés des nos jours, passent ces tests.
- Indépendance. L'orbite complète et des sous-orbites particulières
doivent être indépendantes. Les générateurs les plus utilisés de nos jours
remplissent cette condition pour toutes les sous-orbites du type
pour des valeurs raisonnables de ().
- Longue période. Les programmes de simulation
qui tournent sur des superordinateurs ont besoin de nombres
aléatoires par seconde. Sachant que les programmes typiques ont des
temps d'exécution allant de quelques heures à quelques mois, ils ont
besoin de à nombres au hasard. Ceci impose
une borne inférieure à la période des générateurs.
- Reproducitbilité. Pour pouvoir vérifier les programmes lors
de leur développement, on doit être capable de reproduire exactement
la suite de variables aléatoires générées.
- Portabilité.
Encore pour des raisons de vérification, il est parfois nécessaire
de faire exécuter le programme sur des machines différentes, éventuellement
avec des longueurs de mots différentes. Si, par exemple, on transporte un programme
développé sur une machine avec architecture de 32 bits sur une machine
avec une architecture de 64 bits, il faut que les orbites émanant de la
même racine soient identiques dans les deux cas.
- Sous-suites disjointes.
Si une simulation est effectuée sur une machine multi-processeur ou
si le calcul est distribué à travers un réseau, il faut que les sous-suites
utilisées par chaque sous-tâche du programme soient indépendantes.
- Efficacité.
Étant donné que l'appel à la routine du générateur s'effectue un très grand
nombre de fois, il faut que son programme soit le plus simple possible, avec
un minimum d'opérations nécessaires.
La recherche de nouveaux générateurs a pour but de satisfaire le plus grand
nombre de critères de qualité mentionnés ci-dessus. Il s'agit d'un domaine
de recherche où des compétences en arithmétique et en
théorie probabiliste des nombres sont
nécessaires et il est en plein essor actuellement pour répondre aux exigences,
toujours plus grandes, de précision dans les prédictions issues de simulations.
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Dimitri Petritis
2003-07-03