Quelques mots sur mes activités de recherche
Je suis responsable de l'axe Astrophysique de Laboratoire du Département de Physique Moléculaire de l'lnstitut de Physique de Rennes .
L'Astrophysique de Laboratoire est l'une des disciplines les plus récentes de l'Astrophysique. Elle consiste à effectuer des expériences en laboratoire dans des conditions reproduisant au mieux celles régnant dans le milieu interstellaire, les environnements circumstellaires ou encore les atmosphères des planètes. Ce travail se fait en lien étroit avec les théoriciens car de nombreux processus ne peuvent être reproduits en laboratoire et nécessitent la modélisation théorique. De plus, cette interaction expérience/théorie nous permet de progresser dans nos connaissances fondamentales.
Notre laboratoire est notamment spécialisé dans l’étude de la spectroscopie infrarouge de molécules et la cinétique (la vitesse) de collisions entre atomes et molécules à très basses températures (jusqu’à 6 K, soit -267 °C !).
La spectroscopie permet l'identification des molécules dans les environnements astrophysiques. L'étude des collisions permet de comprendre comment se forment les molécules dans notre univers (on a alors une réaction chimique), mais aussi comment l'énergie se transfert d'une molécule à une autre (par exemple de l'énergie cinétique de l'une peut être transférée sous forme d'énergie rotationnelle de l'autre). Toutes ces données sont indispensables à la modélisation des environnements dans lesquelles ces molécules sont abondantes.
A titre personnel, mes recherches portent sur l’étude de collisions entre atomes et/ou molécules électriquement neutres à très basses températures. Ces espèces sont particulièrement abondantes dans des régions denses et froides de l’espace : par exemple les nuages moléculaires interstellaires, dans lesquelles naissent de nombreuses étoiles et dont la température peut atteindre 10 K, ou encore dans les atmosphères de planètes ou de leurs satellites, comme celle de Titan par exemple dont la température descend jusqu'à 70 K.
Les données que nous obtenons dans notre laboratoire permettent ainsi l'élaboration de modèles physico-chimiques de ces environnements, lesquels servent à comprendre l'histoire de leur formation et à prédire leur évolution. Le but ultime étant de comprendre les mécanismes préliminaires à la formation des étoiles et à celle des atmosphères planétaires.Nos liens étroits avec les théoriciens permettent également de comparer les calculs quantiques les plus poussés dans le domaine des collisions à nos expériences, dans le but de faire progresser notre connaissance scientifique au sens large du terme.
Pour plus d'informations sur nos travaux de recherche, rendez-vous sur le site de notre laboratoire