Plantations d'arbres fruitiers en bordure de forêts de chênes verts

Les zones de transition entre les habitats naturels des espèces et ceux modifiés par les humains s'amenuisent de plus en plus. En raison de profondes mutations agricoles récentes au Maroc, les magots sont actuellement impactés par la conversion d'anciennes zones de pâturages extensifs adjacentes aux forêts en zones de production céréalières ou fruitières. Les groupes qui vivent en bordure de zones agricoles incluent de fortes proportions d'aliments cultivés dans leur régime alimentaire et sont sujets à des perturbations fréquentes lors de rencontres avec les humains et leurs chiens. Ils passent plus de temps à manger et moins de temps en repos que des groupes forestiers qui n'ont pas accès à des cultures. Ces groupes de zones agricoles ont des domaines vitaux plus petits, des trajets quotidiens plus courts et réutilisent plus souvent les mêmes sites dortoirs que les groupes forestiers. L'utilisation de zones cultivées offrent des avantages en terme de moindres dépenses énergétiques et d'une meilleure efficacité de fourragement. Cependant, les rencontres avec les humains sont souvent agressives, stressantes et induisent potentiellement des coûts incluant des risques de blessures. Néanmoins, contrairement à ce qu'on pouvait attendre et à ce qui est souvent mentionné dans la littérature chez d'autres primates, les femelles se risquent dans ces cultures avec leurs jeunes au même titre que les mâles adultes. Ces prises de risques suggèrent que les bénéfices apportés par les aliments cultivés dépassent les coûts induits par ces risques. Du côté des humains, les mesures de dissuasion, tel l'usage des frondes contre les magots, se montraient plus efficaces avant que les magots entrent dans les cultures, en lisière de forêt, que si les confrontations avaient lieu à l'intérieur des vergers. Une fois à l'intérieur des vergers les singes se réfugiaient dans les arbres fruitiers, dans lesquels ils restaient bloqués. Cette situation génère des conflits humains/macaques dont l'impact, en termes de coûts démographiques, reste à préciser ainsi que la menace pour la conservation de l'espèce.

Mes travaux de recherche s'insèrent dans le projet ANR COHUMAG (2022-2026) dirigé par Pascaline Le Gouar (MC UMR ECOBIO, Univ. Rennes): "Comprendre les normes de réaction spatiales des magots et des humains pour construire des solutions nouvelles pour une coexistence durable".

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Agence Nationale des Eaux et Forêts, Rabat, Maroc

Ecole supérieure de Technologie, Université Ibn Tofail, Kenitra, Maroc

Ecole National Forestière d'Ingénieurs, Salé, Maroc

UMR ESO, Institut agronomique Rennes-Angers

UMR LBBE, Université de Lyon

AAP Maroc, Animal Advocacy and Protection, Almere, Pays-Bas

L'expansion des habitats urbains peut amener des populations sauvages initialement forestières en contact avec la ville. C'est le cas des magots du Parc National de Gouraya en Algérie qui entrent en contact avec la grande ville de Bejaia et commencent à coloniser les milieux péri-urbains. Ils vivent par ailleurs dans un habitat rélictuel côtier à l'est de leur aire de distribution. L'adaptation à ce type d'habitat et aux zones péri-urbaines se traduit par une alimentation plus riche (en fruits et graines) et plus accessible toute l'année que dans des forêts d'altitude aux variations saisonnières plus contraignantes. Les magots y sont en partie approvisionnés par les citadins et exploitent également des nourritures trouvées en ville ou dans les jardins, ce qui est une source de conflits homme/singe. Cette étude amène à des recommandations de gestion pour éviter la colonisation du milieu urbain par les singes.

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Laboratoire Ecologie et Environment, Université Abderahmane Mira, Bejaia, Algérie

Laboratoire Ecologie Végétale, Université des Sciences et Technologie Houari Boumediene, Alger, Algérie

Parc National de Gouraya, Bejaia, Algérie