Nous menons des études de long terme en biologie de la conservation sur
les singes magot (Macaca sylvanus), espèce en danger d'extinction, spécialiste de la forêt dont les populations sont
distribuées en Algérie et au Maroc. Nous avons étudiés particulièrement l'effet de la fragmentation des forêts sur les capacités
de mouvements des animaux dans le Moyen Atlas au Maroc, qui représente le principal réservoir de l'espèce avec environ 75%
des effectifs mondiaux. L'étude a mobilisé les outils de génétique du paysage à différentes échelles spatiales.
Les caractéristiques génétiques de 248 individus appartenant à 23 groupes sociaux ont été analysées à partir d'échantillons
non invasifs de fèces. Les résultats de modélisation ont montré une structure génétique significative au sein de la population
étudiée et un frein au flux génique avec la formation d'isolats. La distance à la lisière de forêt représente le principal frein,
les animaux ne s'éloignant pas à plus d'1 km de la forêt tandis qu'ils ne traversent pas les secteurs occupés par les activités
humaines. Ces résultats pourront être mobilisés par les gestionnaires en charge de la préservation de l'espèce lors des actions
d'aménagements, qu'il s'agisse de pratiques de silvicultures ou de restoration de corridors entre fragments de forêts.
L'analyse des flux de gènes en relation avec les caractéristiques paysagères permet de confirmer le fort fractionnement
de la population suspecté par les précédentes études comportementales et démographiques.
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