Projet Master  1
Mécanique et sciences de l'ingénieur
M. Cyril Pujol
                               
 
Levier demi-ton pour harpe






PRESSE:

 

La harpe d'Alan Stivell bichonnée à l'université

                                          Bretagne - 25 Janvier

    

Cyril Pujol, étudiant en master 1 ingénierie mécanique à l'université de Rennes 1 avec Alan Stivell. | Ouest-France

Le pôle mécanique et de technologie du campus universitaire de Beaulieu à Rennes a élaboré les leviers pour accorder l'instrument et changer de tonalité.

« Ce qui m'intéresse, c'est l'innovation, la recherche. » Des harpes, Alan Stivell en a déjà imaginé une vingtaine depuis le début de sa carrière. Il a été dans les premiers à introduire la harpe dans l'univers du rock. « Une harpe traditionnelle amplifiée ne pose pas de problème quand le son n'est pas trop fort. En revanche, entouré de guitares, d'une batterie, il est nécessaire de faire évoluer l'instrument », explique-t-il.

Un prototype

À chaque fois, c'est un prototype, une harpe expérimentale, que le multi-instrumentiste breton fait réaliser sur mesure par un luthier qui suit ses dessins à la lettre. La dernière en date est inspirée des harpes paraguayennes d'Amérique latine avec, contrairement à la harpe traditionnelle celtique, des cordes centrales. « Le cahier des charges s'affine d'un prototype à l'autre. Là, j'arrive à une harpe plus légère, moins encombrante, idéale pour les déplacements. »

C'est un luthier spécialisé dans les guitares électriques qui s'est penché sur la fabrication de cette harpe qui serait un peu « l'enfant d'une harpe et d'une guitare électrique ». Seul problème : concevoir les 34 leviers qui appuient sur les cordes, et permettent de changer de tonalité et d'accorder la harpe, « des leviers efficaces, justes, pour gagner en rapidité. C'est aussi une harpe qui se désaccorde beaucoup moins ».

Alan Stivell s'est d'abord tourné vers l'école des Beaux-arts, qui s'est rapprochée du pôle mécanique et de technologie de l'université de Rennes 1 qui fabrique des pièces pour la recherche et conçoit des systèmes innovants.

Cyril Pujol, étudiant en master 1 ingénierie mécanique, épaulé par des techniciens de l'atelier, s'est penché sur l'instrument. Guitariste, il s'est fait expliquer par le luthier le fonctionnement de la harpe pour travailler l'ergonomie, la souplesse, l'esthétique. Choix des matériaux, élaboration des plans, fabrication assistée par ordinateur, essais, réglage, « on a tout harmonisé en termes de poids et de rendu. Et ce qui m'a plu, c'est la finalité. »

En effet, Alan Stivell doit attaquer les répétitions avec sa nouvelle harpe ces jours-ci, avant une résidence à l'Ubu à Rennes les 3, 4 et 5 février et une tournée qui démarre à Vierzon le 11. Restera ensuite, une nouvelle étape, la mise au point du pilotage électronique des leviers. « Un rêve d'enfant ! », confie Alan Stivell.

Agnès LE MORVAN