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Ce modèle fut introduit en 1943 [MCCULLOCH ET AL.] dans le but de
mimer certaines fonctions cérébrales. Le graphe sur lequel repose le modèle
est composé de la répétition semi-infinie d'une couche de neurones,
c'est-à-dire
. La structure particulière de ce
graphe fait que chaque sommet peut être indexé par un entier
de
, interprété comme le site, et par un entier de
, interprété comme le temps.
Les graphe orienté contient toutes les arêtes qui émanent d'un
site arbitraire d'une couche temporelle pour arriver à un site de la
couche temporelle suivante. L'arête , avec
et
,
appartient au graphe si, et seulement si, .
Les efficacités synaptiques dépendent du site mais ne dépendent pas du temps.
L'espace des états à chaque site est et le potentiel
post-synaptique du neurone (pré-synaptique pour le neurone
) est donné par la formule
tandis que la dynamique est engendrée par
On constate alors qu'une manière équivalente
de décrire le modèle est à l'aide d'un système dynamique discret sur
c'est-à-dire d'une application définie par
Puisque l'espace a deux éléments, toute configuration est
équivalente au développement binaire à digits d'un réel de .
Dans la limite , l'évolution dynamique décrite par l'application
n'est, en définitive, qu'une application de l'intervalle .
L'évolution temporelle est l'itération successive de cette application. On
ne développera pas cette direction, d'une part parce que l'étude des
applications itérées de l'intervalle unité est un vaste domaine à propos
duquel plusieurs livres sont écrits (pour une initiation au sujet, on peut
consulter [COLLET ET AL., ECKMANN ET AL.]) et d'autre part parce que
l'étude du sujet nous ferait sortir du cadre fixé pour ce manuel.
Partant d'une configuration initiale (à ) arbitraire, , le système
évolue selon et converge asymptotiquement, sous certaines
conditions, à une configuration
. Le réseau
implante alors le calcul d'une application
qui est donné
point par point par son graphe où .
Quoique l'évolution soit
purement déterministe, rien n'empêche d'introduire une chaîne de
Markov
sur de matrice de transition triviale
(puisqu'elle correspond à une évolution déterministe) pour la décrire.
La matrice de transition est donnée par la formule
pour et appartenant à .
Cette description markovienne, qui est triviale dans le cas présent
de dynamique déterministe, prendra toute son importance quand on étudiera
les réseaux stochastiques.
Il faut cependant garder à l'esprit que la problématique est différente de
la problématique habituelle des chaînes de Markov : on cherche à imposer
une brisure d'ergodicité qui permettrait de coder des fonctions non
triviales par le réseau.
McCulloch et Pitts ont montré que ce réseau est équivalent, de point de vue
calculatoire, à une machine de Turing et de ce fait peut servir de
calculateur universel. Il n'est néanmoins pas évident qu'il se comporte de
manière plus efficace qu'un ordinateur digital conventionnel.
L'implémentation de la fonction se fait asymptotiquement, à grand ,
c'est-à-dire, dans la pratique, au prix d'un très grand nombre d'itérations
de l'application .
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Dimitri Petritis
2003-07-03