Liste des séminaires passés

Le séminaire a lieu un vendredi sur deux, sur le créneau 13h15-14h30, en salle 016 de la Tour des Maths sur le campus de Beaulieu. Nous y faisons le compte-rendu de divers textes, films, documents qui servent de base à une discussion sur la manière de faire entrer des considérations éthiques dans nos métiers. Il est ouvert à toutes et tous.

Pour être tenu.e au courant des activités du séminaire, inscrivez-vous sur la liste de diffusion à l'adresse https://listes.univ-rennes1.fr/wws/subscribe/ethique?previous_action=info

25 octobre 2024

Bruno Andreotti (Université Paris Cité) — Au nom de la science

Résumé : II n'y a jamais eu d'âge d'or de la science ou de l'Université mais une tension entre pouvoir et science qui a connu des modulations historiques — nous sommes entrés au tournant des années 2000 dans une phase de reprise en main. Travailler cette tension dans un sens favorable à un commun des savoirs suppose de définir un idéal régulateur de la science et plus généralement du travail académique. Du côté du pouvoir, ou de la sphère politique, il faut symétriquement analyser les institutions réellement existante mais aussi l'aspiration démocratique à un gouvernement de la société par elle-même, dans une remise en cause permanente des institutions et des règles communes. Parmi les caractéristiques du travail savant, je montrerai que la disputatio, c'est-à-dire la réception du travail par les pairs est l'élément fondateur qui permet d'éclairer la zone frontalière entre la sphère politique et la sphère scientifique, cette zone grise qui suscite tant de questions et de débats. Dans ce contexte, je discuterai d'un affrontement qui a refait surface dans la société depuis que le réchauffement climatique fait consensus, qui met en scène, d'un côté, un pseudo-rationalisme technophile, proche du mouvement dit "libertarien", et de l'autre un courant écologiste qui intervient lui aussi dans l'espace public "au nom de la science" tout en condamnant l'idée d'autonomie du monde savant au titre que la science serait inséparable de l'expansion illimitée de la sphère techno-scientifique marchande et co-responsable des désastres planétaires. Il s'agira de comprendre pourquoi aucune mesure n'est prise pour juguler le réchauffement climatique et l'effondrement du vivant, alors même qu'un consensus scientifique s'est fait jour, mais aussi ce que produisent les diverses modalités d'intervention des scientifiques dans l'espace public — leur praxis.

11 octobre 2024 (diaporama de la présentation)

Elisa Fromont (IRISA, Univ. Rennes) — Intelligence Artificielle & Éthique. Là ou le bât blesse…

Résumé : Après avoir rappelé brièvement ce qu'est l'IA, je passerai en revue ce qui me semble être les principaux sujets d'inquiétude éthiques que posent l'IA et je terminerai par quelques pistes actuelles en recherche pour atténuer ces inquiétudes. Certains de ces propos seront directement tirés de la semaine IA qui s'est tenue du 2/09 au 6/09 organisée par le projet CMA IA TIARe.

20 septembre 2024

Julie Mayer (IGR-IAE, Université de Rennes) — Opération Sibérie : récit et réflexion sur une expérience collective de quête d'un "juste-assez"

Résumé : Dans cette présentation, je présenterai les observations issues de l'expérimentation d'un mode de gestion "low-tech" du froid, au sein d'un éco-lieu (Campus de la Transition) : comment rendre socialement désirable un hiver passé dans un habitat mal isolé et très peu chauffé ? Peut-on déconstruire son rapport au froid pour s'affranchir de technologies consommatrices d'énergie, et ce, sans tomber dans la précarité énergétique ? M'appuyant sur la pensée de Thomas Princen - qui invite à penser la sobriété comme un principe organisationnel - et sur un programme de recherche de 4 ans autour des façons d' "organiser la sobriété", je montrerai les tensions et les pratiques autour desquelles des acteurs tentent collectivement de définir un "juste-assez".

14 juin 2024

Simon Castellan (IRISA, Rennes) — L'ennemi de mon ennemi n'est peut-être pas mon ami : les études féministes face à la guerre des sciences

Résumé : Dans cet exposé, j'essayerai de faire une synthèse de mes lectures sur la guerre des sciences qui a opposé les tenants du réalisme scientifique (la science dévoile une réalité objective) face au postmodernisme (la science construit la vérité socialement au travers d'enjeux de pouvoir), et la position d'équilibriste entre ces deux positions des études féministes qui a mené Donna Haraway au concept de connaissance située.

31 mai 2024 (diaporama de la présentation)

Hugo Harari-Kermadec (Université d’Orléans, ERCAE et IDHES) — Politique d'excellence et polarisation sociale dans l'enseignement supérieur français

Résumé : Depuis une vingtaine d'années, les politiques publiques d'enseignement supérieur et de recherche ont fortement mobilisées la notion d'excellence pour orienter les financements et les reconfigurations. Le classement de Shanghai a pu symboliser cette excellence, pensée comme une stratégie d'insertion dans un marché global. A partir d'une description quantitative du paysage du supérieur français (universités et grandes écoles), on montrera qu'un effet de polarisation se produit, les financements d'excellence se concentrant dans des établissements recevant initialement des publics étudiants privilégiés.

24 mai 2024 (diaporama de la présentation)

Fabrice Flipo (Institut Mines-Télécom) — Peut-on faire de la science sans faire de politique ?

Résumé : La science se présente comme une entreprise désintéressée, voire neutre, impartiale et objective. Pourtant, les chercheurs sont souvent passionnés, refusent rarement de faire carrière ; leurs connaissances peuvent être à la base des pires inventions comme des meilleures ; et ils sont rarement d'accord entre eux dans leur propre domaine, ce qui fait douter de la solidité de leurs objets. Comment la science peut-elle être tout et son contraire ? Est-il seulement possible d'en discuter sans polémiquer ? L'intervention proposera quelques distinctions logiques, empiriques ou éthiques, permettant d'y voir plus clair.

17 mai 2024 (diaporama de la présentation)

Enka Blanchard (LAMIH, CNRS) et Zacchari Boubli (CNAM) — Productivisme, productivité et inégalités : des discours aux données empiriques

Résumé : « Il faut une loi ambitieuse, inégalitaire – oui, inégalitaire, une loi vertueuse et darwinienne, qui encourage les scientifiques, équipes, laboratoires, établissements les plus performants à l’échelle internationale, une loi qui mobilise les énergies » selon le PDG du CNRS en 2019. Au-delà d'une éventuelle critique idéologique, l'expression implique un modèle sous-jacent, liant productivité et élitisme. L'orthodoxie productiviste suppose que les rendements des « meilleurs » sont tellement plus élevés qu'une répartition inéquitable est d'autant plus efficiente. À partir de données internationales couvrant plusieurs décennies (et une variété de politiques) l'exposé tentera d'analyser l'adéquation du modèle en faisant le lien entre productivité réelle, répartition des ressources, et mesurabilité des travaux de recherche. On découpera ainsi le discours productiviste en analysant trois hypothèses sur lesquelles il repose : 1) on peut mesurer la production de recherche avec précision, 2) on peut augmenter la productivité par des politiques de sélection et d'encouragement, et 3) la mise en application de ces politiques est efficiente. L'exposé terminera par une présentation de modèles alternatifs d'organisation de la recherche, soutenus par des données empiriques.

12 avril 2024 (diaporama de la présentation)

Raphaël Lévy (Sorbonne Paris Nord) — Is it somebody else’s problem to correct errors (or worse) in the scientific literature?

Résumé : What happens in practice when scientists discover errors (or worse) in the scientific literature? I will explore this question through examples from my (slightly traumatic at times) experience of challenging problematic articles in nanoscience over the past 15 years. Whilst science is supposed to be self-correcting, those examples illustrate that it is at best an arduous task. I will introduce the ERC Synergy project NanoBubbles which started two years ago and which aims at better understanding how, when and why science fails to correct itself (https://nanobubbles.hypotheses.org/).

5 avril 2024 (notes de la présentation)

Collectif — Faire évoluer les thèses pour affronter les enjeux écologiques : pourquoi et comment ?

Résumé : Ce sera une séance « interne » de discussion avec les présent.es, membres de l'IRMAR et collègues des labos voisins. Tous les aspects du doctorat sont concernés. Les doctorantes et doctorants sont évidemment très bienvenu.es !

29 mars 2023 (diaporama de la présentation)

Paolo Crosetto (INRAE Grenoble) — La tension sur l'édition scientifique -- Croissance, modèles de business et points critiques

Résumé : Scientists are increasingly overwhelmed by the volume of articles being published. Total articles indexed in Scopus and Web of Science have grown exponentially in recent years; in 2022 the article total was ~47% higher than in 2016, which has outpaced the limited growth – if any – in the number of practising scientists. Thus, publication workload per scientist (writing,reviewing, editing) has increased dramatically. We define this problem as “the strain on scientific publishing.” To analyse this strain, we present five data-driven metrics showing publisher growth, processing times, and citation behaviours. We draw these data from web scrapes, requests for data from publishers, and material that is freely available through publisher websites. Our findings are based on millions of papers produced by leading academic publishers. We find specific groups have disproportionately grown in their articles published per year, contributing to this strain. Some publishers enabled this growth by adopting a strategy of hosting “special issues,” which publish articles with reduced turnaround times. Given pressures on researchers to “publish or perish” to be competitive for funding applications, this strain was likely amplified by these offers to publish more articles. We also observed widespread year-over-year inflation of journal impact factors coinciding with this strain, which risks confusing quality signals. Such exponential growth cannot be sustained. The metrics we define here should enable this evolving conversation to reach actionable solutions to address the strain on scientific publishing.     Transparents, Prépublication, Site du projet.

23 février 2024

Valérie D'Acremont (Université de Lausanne) — Ethique et environnement en santé globale : exemple d’une intervention de santé numérique en Afrique

Résumé : Imaginez : vous êtes une clinicienne ou un clinicien qui travaille dans un centre de santé d'un pays à ressources limitées. Vous êtes sensé.e appliquer les différentes politiques de santé décidées par votre gouvernement. Ces "guidelines" sont construites en silo par maladie, se contredisent entre elles et ne sont pas à jour vu la vitesse à laquelle les épidémies et les connaissances changent. Les autorités de santé ont donc décidé de vous donner une tablette intégrant dans une application toutes ces recommandations, qui vous guide pas à pas pendant vos consultations et vous permet d'identifier les rares malades qu'il faut envoyer tout de suite à l'hôpital ou au contraire ceux, bien plus nombreux, qui n'ont besoin de rien hormis des conseils de prévention. Mais ces tablettes, obsolètes après deux ou trois ans, s'empilent maintenant par milliers, n'étant pas recyclées ; les algorithmes se complexifient de jour en jour en raison des nouvelles épidémies, les data s'accumulent par million sur des serveurs locaux souffrant des températures de plus en plus extrêmes, analysées en continu par une intelligence artificielle générant des émissions de CO2 faramineuses… L'oratrice ayant eu un empêchement, nous avons visionné l'exposé en ligne suivant : https://www.youtube.com/watch?v=oKcy_cY0QOw&t=214s

2 février 2024 (diaporama de la présentation)

Sophie Quinton (INRIA Grenoble) — Quelle recherche en informatique une fois qu'on a compris l'effet rebond ?

Résumé : Dans cet exposé informel et possiblement un peu confus, j'aborderai quelques difficultés majeures auxquelles fait face la chercheuse en informatique qui cherche à rediriger ses recherches face à l'urgence écologique et sociale. De quels savoirs supplémentaires a-t-on vraiment besoin ? Comment prendre ses responsabilités sans décider à la place des autres ? Comment s’engager sans dire trop d’âneries ? Je présenterai quelques pistes qui m'ont permis de sortir de l'impasse, avec un focus sur l'analyse de controverses qui me paraît un bon point d'entrée dans les études des sciences et des techniques et un outil pertinent pour aborder les questions qui fâchent avec les collègues et les institutions.

22 décembre 2023 (diaporama de la présentation)

Jérémy Omer (INSA Rennes) — Des enseignements d'éthique en cours de maths pour des élèves ingénieur

Résumé : La pression d'élèves ingénieurs, ici et ailleurs, le rapport Jouzel et les premières initiatives au sein du groupe INSA, ont amené l'INSA Rennes à engager des transformations des enseignements pour faire de la place aux questions soulevées par la « transition socio-écologique » (TSE). L'objectif est que 8% des enseignements aient pour sujet la TSE, dans des cours dédiés à ces problématiques, mais aussi à l'intérieur des cours existants. De même que le séminaire d'éthique de l'IRMAR permet de réfléchir collectivement aux impacts de nos recherches et à la façon dont nous les pratiquons, des enseignements d'éthique offrent un cadre aux étudiants pour envisager les effets de leur futur métier sur le monde. Durant ma présentation, je livrerai mon retour d'expérience sur des cours d'éthique que j'ai insérés dans deux modules d'optimisation de la spécialité maths appliquées de l'INSA.

8 décembre 2023 (diaporama de la présentation)

Ivar Ekeland (Université Paris-Dauphine) — Quand optimiser nuit. Le cas du réchauffement climatique

Résumé : De nos jours on optimise. En nous appuyant sur le cas du réchauffement climatique, nous allons montrer que modéliser le choix d'une décision par un problème d'optimisation implique des choix a priori implicites. Quand il s'agit de stratégies, c'est-à-dire de décisions à prendre sur une longue période, l'optimisation exige même des conditions très particulières, dont on sait qu'elles ne sont pas réalisées dans la pratique. Et le résultat de tout cela est qu'un économiste obtient le prix Nobel pour avoir démontré mathématiquement qu'un réchauffement de 3°5 en 2100 est optimal. Il me semble que cela pose un problème éthique, non seulement pour lui, mais pour tous ceux qui enseignent ce genre de choses.

24 novembre 2023 (diaporama de la présentation)

Arthur Jatteau (Centre Lillois d’Études et de Recherches Sociologies et Économiques) — L'aléatoire n'excuse pas tout. Les essais randomisés contrôlés sous les tropiques

Résumé : Depuis une vingtaine d'années, l'utilisation des essais randomisés contrôlés en économie du développement s'est très largement développée, à tel point qu'ils ont valu à Esther Duflo, Abhijit Banerjee et Michael Kremer le Nobel d'économie. Ces essais contiennent des considérations éthiques fortes, dans la mesure où l'existence d'un groupe contrôle prive une partie de la population du “traitement” testé. La communication vise à interroger l'éthique avec laquelle sont pratiqués les essais randomisés contrôlés dans les pays pauvres, notamment en comparaison avec celle qui encadre les essais dans les pays riches.

10 novembre 2023 (diaporama de la présentation : version courte ou version longue)

Pierre-Yves Longaretti (Institut de Planétologie et d'Astrophysique de Grenoble) — Sobriété et effets rebonds : enjeux, blocages, leviers

Résumé : La notion de sobriété renvoie à une distinction implicite entre désirs et besoins, la distinction entre les deux relevant de la notion de limite individuelle et collective. Mais cette approche est ambiguë ou du moins incomplète : sur quelle base en effet distinguer entre besoins (naturels, culturels, etc.) légitimes et illégitimes ? Dans le discours politico-économique occidental, la question de la sobriété est souvent rabattue sur deux problématiques : la frugalité d’une part, et l’efficacité de l’autre. L’exposé développera brièvement ces différents points et cherchera à fournir des pistes de réflexion sur les obstacles et les leviers à l’émergence d’une société sobre.

27 octobre 2023 (diaporama de la présentation)

Sylvie Ferrari (Bordeaux) — Nicholas Georgescu-Roegen et la bioéconomie

Résumé : Nicholas Georgescu-Roegen (1906-1994) est un économiste et mathématicien né en Roumanie, dont l’œuvre s’impose comme incontournable pour concilier économie et écologie. Dès le début des années 1960, il appelle à une réforme profonde de la science économique pour prendre en compte l’épuisement des ressources. Il fonde alors la bioéconomie, qui invite à poser un cadre novateur pour appréhender le fonctionnement des économies au sein de la biosphère : face aux limites planétaires, il nous faut cheminer vers une économie de suffisance guidée par la sobriété. Sylvie Ferrari met ici en lumière ce penseur singulier, économiste écologiste avant l’heure, qui peut offrir à la décroissance un cadre conceptuel et théorique pour accompagner un changement de société aujourd’hui plus que nécessaire !

13 octobre 2023

Discussion collective sur le dernier avis du COMETS : « Entre liberté et responsabilité : engagement public des chercheurs et chercheuses »

29 septembre 2023

Yves Bonny (Espaces et Sociétés, Université de Rennes 2) — Penser les sciences en société : éléments d'épistémologie politique

Résumé : L’imaginaire positiviste d’une extériorité de la science à l’égard de « la société », que traduit l’expression « sciences et société » qui a longtemps prévalu, positionne les sciences dans un espace à la fois extra-social et extra-politique, en tant que lieu d’énonciation d’une vérité objective qui ferait ensuite, mais ensuite seulement, l’objet d’usages sociaux et politiques variés. Mais les objets d’étude, les problématiques, les méthodes et les résultats de la science ont perdu leur innocence à l’heure du constructivisme, de la technoscience et de la R & D, qui constituent une composante de plus en plus centrale des rapports sociaux, suscitant régulièrement des controverses. Parallèlement, de nombreux scientifiques réalisent que les résultats de leurs recherches ne se diffusent pas mécaniquement dans le tissu social et ne génèrent pas les décisions et actions qu’ils jugent indispensables. Penser les sciences en société conduit ainsi à articuler étroitement questionnements épistémologiques et enjeux éthico-politiques.

15 septembre 2023 (diaporama de la présentation)

Anne Atlan (Université Rennes 2) — Protéger la nature ou protéger les animaux ? La gestion des chats à la croisée des éthiques environnementales

Résumé : Pour aborder la complexité des questions éthiques auxquelles des situations concrètes obligent à répondre, lors de cette séance du séminaire nous ferons un crochet par l'écologie. La protection de l’environnement et la protection des animaux se rejoignent lorsqu’il s’agit de considérer la faune sauvage indigène, mais entrent en opposition dans la gestion des prédateurs introduits qui constituent une menace pour les espèces locales. L’objectif de protection de la biodiversité, qui implique d’éradiquer ces prédateurs, se heurte alors à l’objectif de défense du bien-être animal, particulièrement lorsqu’il s’agit d’espèces sensibles comme les mammifères. Le chat Felis catus jouit du statut et de la protection d’un animal domestique, mais c’est aussi un redoutable prédateur, qui s’attaque aux oiseaux, petits mammifères et batraciens. Il cumule ainsi un fort potentiel de nuisance pour la biodiversité et un fort attachement affectif de la part de la population. Nous utilisons une approche socio-écologique et juridique pour analyser différents cas de gestions des chats, et illustrer comment les éthiques environnementales permettent d’appréhender l’articulation entre protection de la nature, protection des animaux et acceptabilité sociale.

8 septembre 2023 (diaporama de la présentation)

Pierre Mathieu (Université Aix-Marseille, Centre de Mathématiques et d'Informatique) — De l'espérance mathématique

Résumé : Discussion sur les enjeux éthiques imbriqués à certaines notions de mathématiques en partant de l'exemple de l'espérance mathématique et en s'appuyant sur les écrits de Blaise Pascal.

1er septembre 2023 (diaporama de la présentation)

Ludmila Courtillat-Piazza (ENS Rennes) — Quelle recherche en informatique dans un contexte d’urgence environnementale ? Étude de cas sur la conception web

Résumé : Il s'agit d'un travail effectué pendant un stage à l'Inria Grenoble Alpes avec Sophie Quinton. Alors que les crises écologiques, et en particulier l'urgence climatique, sont de plus en plus visibles et pressantes, le numérique reste un secteur en pleine croissance. Comme cette croissance des usages et du nombre d'appareils s'accompagne d'une croissance globale du coût écologique direct du secteur, on peut s'interroger sur l'avenir d'un numérique lancé sur une telle trajectoire dans le contexte environnemental actuel.

Aussi, nous souhaitons explorer les possibilités de mettre en cohérence la recherche en informatique avec ce contexte d'urgence environnementale. Pour cette raison, l'objectif de ce stage était d'étudier et d'expérimenter de nouvelles méthodes pour choisir et mener des projets de recherche en informatique, et dans le numérique en général.

Au cours de ce travail, nous avons établi une première cartographie des travaux de recherche déjà engagés par des chercheurs en informatique en lien avec la soutenabilité environnementale. Nous avons également étudié différentes grilles de lecture pour la compréhension, la conception et l'évaluation d'outils techniques “soutenables” (convivialité de Ivan Illich, matrice des impacts de Hilty, Value Sensitive Design, Analyse de Cycle de Vie…). De plus, nous avons initié une étude historique et systémique de la conception de sites web, avec un double objectif : d'une part, en apprendre plus sur la manière de mener à bien une étude systémique ; d'autre part,  éclairer l'impact des innovations et choix techniques, et donc de la recherche, dans l'histoire, en s'appuyant sur l'exemple de la conception web.

16 juin 2023

Ioana Gavra et Valérie Garès (IRMAR) — Quelques questions d'éthique liées aux algorithmes d'intelligence artificielle

Résumé : Dans  cet exposé, on tentera d'expliquer quelques problèmes soulevés par l'utilisation des algorithmes d'apprentissage à grande échelle : risques de discriminations, explicabilité et transparence, ainsi que quelques éléments sur la réglementation tentant d’encadrer les usages de ces outils.

2 juin 2023 (diaporama de la présentation)

Marlène Jouan — L’éthique de la recherche en mathématiques : Quoi ? Pourquoi ? Comment ?

Résumé : Dans un contexte international d’institutionnalisation croissante de l’éthique de la recherche depuis les années 1970, les mathématiques  paraissent aujourd’hui encore jouir d’un statut d’exception. Ce statut a pourtant commencé à s’effriter ces dernières années : tout en restant minoritaires, les appels à aligner les mathématiques sur les autres disciplines scientifiques rencontrent un écho de plus en plus important à l’intérieur comme à l’extérieur de la profession. Pourquoi les mathématiques ne seraient-elles pas concernées par l’éthique de la recherche ? Pourquoi l’ont-elle très peu été jusqu’à présent ? Pourquoi devraient-elles l’être non moins que les autres sciences ? Nous proposerons une réflexion en trois temps, en commençant par distinguer le concept d’intégrité scientifique de l’éthique de la recherche proprement dite (I). A partir d’une mise au point sur les valeurs de la science, nous verrons ensuite ce qu’il en est de l’éthique de la recherche dans le domaine des mathématiques appliquées (II). Nous interrogerons enfin la pertinence d’une éthique de la recherche pour les mathématiques « pures », qui a potentiellement des implications en philosophie des mathématiques (III).

26 mai 2023 (diaporama de la présentation)

Erwan Bocher — Agir avec les données géographiques pour la transition écologique et l’adaptation au changement climatique

Résumé : Les territoires font face à des changements environnementaux importants, exacerbés par une anthropisation croissante, augmentant leur vulnérabilité et rendant leur gestion complexe. Les outils à disposition du géographe pour appréhender et mesurer les impacts des activités humaines sur les ressources naturelles et l’Homme ont connu ces dernières années de profonds bouleversements. Les données sont nombreuses, de sources variées, les systèmes pour les interroger et les représenter tout autant. De nombreux acteurs se targuent aujourd’hui d’accompagner la transition écologique et l’adaptation des territoires avec des connaissances de plus en plus accessibles et des informations toujours plus conséquentes. Mais qu’en est-il vraiment ? Après avoir retracé l’évolution des outils et des méthodes de l’information géographique au service des questions environnementales, nous nous interrogerons sur leurs usages et leur rôle contemporain pour étudier et agir en faveur de la transition écologique et l’adaptation au changement climatique. Nous questionnerons notamment la place et les nouvelles missions que l’on peut attendre des scientifiques pour irriguer des connaissances complexes sur les territoires et au sein de chaînes décisionnelles.

12 mai 2023

Discussion entre encadrant.es et doctorant.es sur le sujet de l'encadrement doctoral

5 mai 2023 (diaporama de la présentation)

Hugo Martin et Vincent Duchêne — Réflexions autour de l'encadrement doctoral

Résumé : Quel est le rôle des encadrant·e·s de thèse dans l'accompagnement d'un·e doctorant·e sur son projet scientifique et son projet professionnel ? Alors que la pratique de l'encadrement doctoral a évolué et est encore amenée à évoluer, et que de plus en plus de témoignages d'expériences négatives font surface, cette question semble peu discutée au sein de notre communauté. Nous vous proposerons une base de discussion, à partir de résumés de différents documents que nous avons pu recenser sur ce sujet.

24 mars 2023

Simon Castellan — Back to the trees: Identification des plantes conviviale

Résumé : Dans cet exposé, je vais parler de mon récent projet d'identification des plantes. Ce projet est l'occasion de discuter de certains concepts (convivialité, science non faite, science participative, auto-évanescence…), dans un cadre concret. Le projet se propose d'utiliser humblement le numérique pour revisiter les clés de détermination (arbres de décision) utilisées par les botanistes depuis des siècles pour reconnaître une plante inconnue. A l'opposé des méthodes d'intelligence artificielle qui cherchent à reconstruire le savoir botanique (le modèle apprend « sans botanistes ») et à l'enfermer (le modèle n'enseigne pas), nous cherchons au contraire à remettre au goût du jour un savoir largement abandonné par les cercles académiques depuis l'arrivée de la génétique, et à comprendre comment un usage du numérique modéré peut réactiver ce savoir, et le démocratiser.

[Travail avec Jos Käfer et Eric Tannier]

3 mars 2023 (diaporama de la présentation)

Pablo Jensen — Quelles sciences “fondamentales” pour demain ?

Résumé : Nous savons que des secteurs entiers de nos sociétés devront être fermés ou réorientés pour prendre en compte les limites planétaires. Qu’en est-il de la recherche scientifique? Quelles disciplines deviendront byzantines? Comment construire une politique scientifique terrestre? Je proposerai quelques éléments d’histoire des sciences et de discussions autour des travaux de Bruno Latour, pour lancer une réflexion collective.

3 février 2023 (diaporama de la présentation)

Rozenn Texier-Picard et Théo Guyard — Le dernier rapport du comité d'éthique du CNRS : Intégrer les enjeux environnementaux à la conduite de la recherche

Résumé : Il s'agit de présenter une synthèse du dernier rapport du COMETS puis d'ouvrir la discussion sur les enjeux du rapport.

20 janvier 2023 (diaporama de la présentation)

Michaël Poss — Publication en accès ouvert diamant : enjeux et difficultés

Résumé : Depuis quelques années, la science ouverte est partout dans les discours officiels, qu'ils soient nationaux ou européens. Pourtant, derrière le terme “Open Access”, se cache une réalité bien plus complexe. Celle-ci est faite de luttes entre les lobbys des maisons d'éditions scientifique, qui ne souhaitent pas perdre leurs profits importants, et des chercheuses et chercheurs engagés qui souhaitent défendre notre propriété intellectuelle et éviter de gaspiller nos ressources en frais de publications et abonnements. Au centre de cette lutte, nous nous trouvons nous, chercheuses et chercheurs, que nous soyons doctorant.e.s ou permanent.e.s. Notre métier est de publier, et nous savons qu'il est important de publier dans des revues reconnues, sans quoi nous risquons de pénaliser notre carrière et/ou la possible diffusion de nos résultats. Au cours de cet exposé, je tâcherai de décrire plus en détails ce panorama. Je me baserai principalement sur mon expérience en temps que créateur de la revue gratuite OJMO, éditée par le centre Mersenne, ainsi que celle à la section 6 du CoNRS. J'espère qu'à la fin de l'exposé vous serez à même de répondre aux questions : qu'est ce que l'accès ouvert de type diamant ? Pourquoi est-il important de publier en accès ouvert de type diamant ? Quels en sont les risques ?

6 janvier 2023 (diaporama de la présentation)

Loïc Le Marrec — Engagement citoyen et sciences citoyennes pour les mobilités durables

Résumé : Je présenterai une initiative citoyenne relative à l’acquisition et au traitement de données libres sur les mobilités. Par mobilité, on entend à la fois le trafic de voitures et poids-lourd mais également les vélos ou piétons (mobilités douces). Cette démarche a été portée par l’association environnementale Agis-Ta-Terre, sur Châteaubourg. Je montrerai comment ces données ont été traitées ensuite par des enseignants-chercheurs motivés afin de fournir des grilles de lectures sur les besoins de la communes. Actuellement, Châteaubourg est la ville possédant la plus grande densité de capteurs de ce type, la démarche initiée est donc très riche et motive de nombreux projets, tant théoriques que pratique. Cette expérience est l’occasion de fournir un exemple d’engagement de chercheurs et de collaboration avec la société civile.

9 décembre 2022 (diaporama de la présentation)

Emmanuel Ferrand — Pratique et usage de la modélisation et des scénarios

Résumé : À des fins de recherche, ou pour informer les instances politiques, des équipes - souvent interdisciplinaires - produisent des modèles et des scénarios prospectifs en lien avec les grands défis climatiques et écologiques. Au-delà des exemples tirés des travaux du GIEC ou de l'IPBES, on peut citer, au niveau français, les scénarios “Transition 2050 ” de l'ADEME, ou bien les scénarios énergétiques de RTE, ou encore le scénario Afterre2050 concernant l'agriculture et l'alimentation, et bien d'autres encore. Après avoir passé en revue certains modes de production de ces outils (afin de fixer les idées sur ce dont on parle, et sans rentrer dans les détails techniques), je voudrais expliciter quelques limitations intrinsèques à ce genre d'exercices, et envisager comment ensuite ces recherches se diffusent hors de cercles académiques. Cela se fait souvent sans prendre en compte ces limitations, avec des conséquences potentiellement importantes (mésadaptation, etc.). Tout cela me semble soulever certaines questions d'ordre éthique.

25 novembre 2022 (diaporama de la présentation)

Philippe Echard — Enseigner l'éthique sans le dire en école d'ingénieurs

14 octobre 2022

Simon Castellan — Ateliers Sciences, Environnements et Sociétés (SEnS): Interroger le rôle du chercheur dans la société

30 septembre 2022 (notes de la présentation)

Théo Guyard — Résilience en traitement du signal et en IA

Résumé : Il s'agira d'une lecture commentée de 3 articles de Romain Couillet sur lesquels il s'est appuyé lors de sa présentation au Colloque Francophone de Traitement du Signal et des Images GRETSI'22 (https://gretsi.fr/colloque2022/). (“Un appel à démanteler l'intelligence artificielle” ; “Changer de métrique : vers un traitement du signal convivial” ; “Mon entrée en résilience”)

16 septembre 2022 (notes de la présentation)

Matthieu Romagny — Éthique et mathématiques : contexte, perspectives et questions.

Résumé : Nous discuterons du déroulement du séminaire pour l'année qui vient, après un bref exposé sur le thème : « Éthique et mathématiques : contexte, perspectives et questions ». Essentiellement tout le contenu de l'exposé sera valable pour les sciences fondamentales en général, pas seulement les maths,

24 juin 2022

Maude Gallimard — Transformer la recherche académique en cohérence avec les enjeux climatiques : des vols en avion au “mythe du progrès"

Résumé : Je parlerai des freins et leviers de transformation des pratiques académiques en cohérence avec les enjeux climatiques en discutant de comment, sur quoi et pourquoi on fait de la recherche, et de la compatibilité des réponses actuelles à ces questions avec les exigences de décarbonation.

10 juin 2022

Jérémy Omer — Réfléchir collectivement aux enjeux sociétaux et environnementaux de notre recherche : les ateliers SEnS

20 mai 2022 (texte de l'allocution de Grothendieck)

Bernard Le Stum — 50 ans après : ce que disait Grothendieck de notre civilisation, deuxième partie.

29 avril 2022 (texte de l'allocution de Grothendieck)

Bernard Le Stum — 50 ans après : ce que disait Grothendieck de notre civilisation

26 novembre 2021

Discussion collective sur l'intégration des enjeux de la transition écologique dans les maquettes de formation

12 novembre 2021 (notes de la présentation)

Jérémy Omer — Sur l'article « Pour un enseignement de la transition écologique » de K. Jean, J. Carrey, M.-A. Foujols, G. Blanc.

22 octobre 2021 (notes de la présentation)

Eric Darrigrand — Sur l'article « Enseignement de l’éthique en mathématiques (EEM) » de M. Chiodo et P. Bursill-Hall.

8 octobre 2021

Visionnage du premier cours « Ethics for the Working Mathematician » de M. Chiodo. Partie 2.

24 septembre 2021

Visionnage du premier cours « Ethics for the Working Mathematician » de M. Chiodo. Partie 1.