Licence SFNE, UE Maths LG310
Corrigé du TD 4
Exercice 1
-
(1)
-
La première inégalité revient juste à dire que
a+b-2√(ab)=(√a-√b)2 ≥ 0.
Pour la deuxième, comme a+b ≤
a+b+2√a√b=(√a+√b)2, en prenant la racine carrée on
trouve √(a+b) ≤ √a+√b.
- (2)
- En utilisant l'inégalité (*) avec a=un-1 et
b=vn-1 on trouve
immédiatement un
≤ vn.
- (3)
- D'après la question (2), pour tout n on a
vn+1=1/2(un+vn) ≤ 1/2(vn+vn)=vn, donc
(vn) est décroissante.
- (4)
- D'après la question (2) encore, on a vn ≥ un donc √vn ≥ √un. En multipliant cela par √un on
déduit un+1=√un√vn ≥ √un√un=un, donc
(un) est croissante.
- (5)
- Utilisons l'inégalité (**) avec a=un et
b=vn-un, alors
a+b=vn et
donc on obtient √vn ≤
√un+√(vn-un). Ainsi
0 ≤ √vn-√un ≤ √(vn-un)
où l'inégalité 0 ≤ √vn-√un provient directement
de la question (2). Cette inégalité est primordiale pour
avoir le droit délever au carré (voir exercice 4), ce que nous faisons
maintenant :
0 ≤ (√vn-√un)2 ≤ vn-un
En développant le carré on en
déduit que vn-2√(unvn)+un ≤ vn-un et donc, en divisant
par 2, on obtient l'inégalité demandée
vn+1-un+1 ≤ 1/2(vn-un).
- (6)
- En utilisant la question (5), la récurrence est
immédiate, on obtient 0 ≤ vn-un ≤ 1/2n(v0-u0) et
donc par le théorème des gendarmes, vn-un tend vers 0. En
conclusion (un) et (vn) sont adjacentes, donc elles convergent
toutes les deux.
Exercice 2
-
(1)
- La limite de g en -∞ est -∞, sa limite en
+∞ est +∞, de plus g(0)=2 et g(1)=-7. En utilisant
trois fois le théorème des valeurs intermédiaires, on en
déduit que g a (au moins) un zéro dans chacun des trois intervalles
]-∞;0], [0;1] et [1;+∞]. Comme un polynôme de
degré 3 a au plus 3 zéros, on les a tous trouvés.
- (2)
- Profitons de l'occasion pour faire quelques commentaires sur
les valeurs approchées, sur la méthode de dichotomie et ses
variantes, et corriger une imprécision dans le cours. D'abord
quelques définitions :
-
une valeur approchée de b à 10-n près par
défaut est un nombre v tel que v ≤
b ≤ v+10-n.
- une valeur approchée de b à 10-n près par
excès est un nombre v tel que v-10-n ≤ b
≤ v.
- une valeur approchée de b à 10-n près est un
nombre x tel que |b-v| ≤ 10-n.
Il est clair qu'il existe une infinité de valeurs approchées par
défaut, ou par excès, de b.
Il est démontré dans le cours
qu'il n'y a qu'une valeur approchée de b à 10-n près par
défaut qui soit un nombre décimal avec moins de n chiffres
après la virgule, et telle que de plus b<v+10-n (dans le
cours, voir paragraphe 2.4, la dernière condition est oubliée).
On appelle cette valeur l'approximation décimale de b à
10-n près par défaut.
De même il existe une unique approximation décimale de b à
10-n près par excès qui est l'unique valeur approchée de
b à 10-n près par excès qui soit un nombre décimal
avec moins de n chiffres après la virgule, et telle que de plus
v-10-n<b. On l'appelle l'approximation décimale de b
à 10-n près par excès.
La condition b<v+10-n dans la définition de l'approximation
décimale à 10-n près par défaut sert à garantir que
cette valeur est unique : sans cette condition, le nombre
b=0,1 pourrait avoir deux approximations décimales à 10-1
près par défaut, à savoir 0 et 0,1 (vérifiez-le en
l'écrivant !)
De retour à l'exercice, pour calculer des approximations de b,
faisons l'observation suivante. Si on sait que b est dans un
intervalle [s;t] de longueur L (c'est-à-dire L=t-s) alors le
milieu de l'intervalle x=(s+t)/2 est une approximation de b à
L/2 près. (Vérifiez-le en exercice.) Ainsi, si on cherche une
approximation à 0,1 près, il suffit de trouver un intervalle
contenant b et de largeur 0,2 (ou moins).
Pour appliquer la méthode de dichotomie on procède donc ainsi :
-
g(0,5) = -2,125 donc b ∈ [0;0,5]
- g(0,25) = 0,078125 donc b ∈ [0,25;0,5]
- g(0,375) = -0,994... donc b ∈ [0,25;0,375]
On peut s'arrêter là car le dernier intervalle a une largeur
inférieure à 0,2, donc le milieu de l'intervalle est une valeur
approchée à 0,1 près. Ainsi 0,3125 est une valeur approchée de b
à 0,1 près (parfois, on écrit que b ≈ 0,3125 à 0,1
près, ou même que b = 0,3125 à 0,1 près, ce qui est clairement
un abus de langage). Notez que par cette méthode on n'obtient pas
l'approximation décimale de b à 10-1 près par défaut, ni celle par
excès.
On peut procéder différemment. Puisqu'on cherche un intervalle de
largeur inférieure à 0,2 contenant b, on peut couper
l'intervalle [0;1] en les 5 intervalles [0;0,2],
[0,2;0,4],..., [0,8;1] et voir dans lequel est b.
-
g(0,2) = 0,488
- g(0,4) = -1,216
- g(0,6) = ...
- g(0,8) = ...
On peut s'arrêter à g(0,4) puisque le changement de signe se
produit entre 0,2 et 0,4. On en déduit que b ∈ [0,2;0,4] et
donc le milieu de l'intervalle : 0,3 est une valeur approchée de b
à 0,1 près.
Pour obtenir l'approximation décimale de b à
10-1 près par défaut, qui n'est pas demandée dans
l'exercice, il faut travailler un peu plus et calculer
g(0,3)=-0,343. Comme cette valeur est strictement négative on
déduit que b ∈ [0,2;0,3[ donc l'approximation décimale de b à
10-1 près par défaut est 0,2.
- (3)
- Raisonnons pas l'absurde et supposons que b est un nombre
rationnel, b=p/q avec p et q entiers positifs premiers entre
eux. En remplaçant dans l'équation satisfaite par b on a :
d'où p3-3p2q-7pq2+2q3=0. On en déduit que q divise p et
p divise 2q. Comme p et q sont premiers entre eux on doit
avoir q=1, et p=1 ou p=2. Comme 0<b<1 on voit que c'est
impossible.
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